Effets de la paille de blé traitée par expansion de fibres à l’ammoniac et d’une enzyme fibrolytique sur le microbiote ruminal et les paramètres de fermentation, la digestibilité du tube digestif total et la performance des agneaux

© 2020 Les auteurs. Publié par Oxford University Press au nom de l’American Society of Animal Science. Tous droits réservés. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet de granulés de paille de blé traités par l’expansion des fibres d’ammoniac (AFEX) et d’une enzyme fibrolytique recombinante sur le microbiome ruminal, les paramètres de fermentation ruminale, la digestibilité de la ration dans l’ensemble du tube digestif et la performance des agneaux. Nous avons utilisé huit brebis avec canule ruminale et 60 agneaux (n = 15 par ration, 8 béliers et 7 brebis) dans le cadre d’une étude répétée de la digestibilité selon un schéma en carré latin 4 × 4 et d’une étude randomisée complète de la performance de croissance. Quatre rations de traitement ont été disposées selon une structure factorielle 2 × 2 avec de la paille de blé AFEX (0 % ou 30 % de granulés de paille AFEX par rapport à la matière sèche alimentaire en remplacement des granulés de foin de luzerne) et de l’enzyme fibrolytique (avec ou sans XYL10C, une β-1,4-xylanase, d’Aspergillus Niger) comme facteurs principaux. L’enzyme a été appliquée à raison de 100 mg/kg de MS, 22 h avant le repas. La diversité des bactéries du rumen et l'indice d'équitabilité de Piélou ont diminué (P = 0,05) avec la ration AFEX par rapport à la ration témoin et a augmenté (P < 0,01) avec la ration enzymatique. L’enzyme a augmenté (P ≤ 0,02) l’abondance relative des Prevotellaceae UCG-004, des Christensenellaceae du groupe R-7, des Saccharofermentans et des Kiritimatiellaeota non cultivées. Le nombre total de protozoaires était plus élevé (P ≤ 0,04) dans le rumen des agneaux nourris avec AFEX que dans le groupe témoin, le nombre de protozoaires réducteurs d’enzymes (P ≤ 0,05) ayant été observés dans les deux rations. La digestibilité de la MS ne différait pas (P > 0,10) d’une ration à l’autre, mais la digestibilité des MS était réduite (P = 0,001) et la digestibilité des FDN et des FDA augmentait (P < 0,05) à mesure que l’AFEX remplaçait la luzerne. Comparativement au témoin, l’AFEX a favorisé une consommation de matière sèche plus importante (P = 0,003) et amélioré le gain pondéral quotidien (GPQ) jusqu’à 42 jours après la prise alimentaire (P = 0,03), mais non (P = 0,51) pendant toute l’expérience d’environ 94 jours. Par conséquent, dans l’ensemble, le rapport ICA était réduit (P = 0,04) dans le cas du groupe AFEX par rapport au groupe témoin (0,188 par rapport à 0,199), mais le nombre de jours de prise alimentaire était plus faible (P = 0,04) dans le cas du groupe AFEX (97 par rapport à 91 j). L’enzyme a amélioré l’IMS de l’AFEX jusqu’au jour 70 (P = 0,01), mais n’a pas influé sur l’IMS de la ration témoin. L’ajout d’enzymes améliorait le GPQ des agneaux recevant les deux rations au cours des 28 premiers jours (P = 0,02), mais pas pendant toute la période d’alimentation (P 10). Par conséquent, le rapport ICA a été amélioré avec l’enzyme pendant les 28 premiers jours (P = 0,04), mais pas dans l’ensemble (P = 0,45). Cette étude montre que la paille de blé traitée à l’AFEX peut remplacer le foin de luzerne sans perte de performance de croissance chez les agneaux. De plus, l’enzyme XYL10C a modifié le microbiome du rumen et amélioré le rapport G/A au cours du premier mois suivant l’alimentation.