Effets de la gestion du couvert végétal sur l’amélioration de la conservation de l’eau et du sol dans les systèmes de cultures arbustives : une méta-analyse

© 2020 Elsevier B.V. Les cultures arbustives sont principalement plantées sur des terres en pente, ce qui peut entraîner une érosion du sol causée par le ruissellement. La gestion du couvert végétal, une stratégie importante de gestion des cultures arbustives, s’est révélée efficace pour limiter le ruissellement et la perte de sol. Cependant, une vue d’ensemble est nécessaire pour quantifier de manière exhaustive l’efficacité du couvert végétal quant à la conservation de l’eau et des sols. La présente étude visait à réaliser une méta-analyse mondiale de 85 publications évaluées par des pairs provenant des bases de données Web of Science et China National Knowledge Infrastructure (CNKI), afin de quantifier la capacité du couvert végétal à réduire le ruissellement, ainsi que les pertes de sol et de nutriments. Dans l’ensemble, la gestion du couvert végétal a permis de réduire de manière significative le ruissellement, les pertes de sol et les pertes d’azote et de phosphore dans les eaux de ruissellement, soit de 48,5 %, 70,5 %, 53,4 % et 56,9 %, respectivement. L’ampleur de l’effet dépendait principalement du type de couvert végétal, de la pente du sol et des conditions climatiques. La gestion du couvert végétal s’est révélée plus efficace que le paillage pour réduire le ruissellement, les pertes de sol et les pertes de nutriments. Les cultures de protection constituées de légumineuses ont été moins efficaces que les autres, ce qui a été principalement attribué au fait que les graminées vivaces offrent une couverture végétale plus importante que celle des légumineuses annuelles. C’est sur les pentes de 10 à 15° que le couvert végétal s’est révélé le plus apte à conserver l’eau et le sol; il avait tendance à perdre de son efficacité lorsque les pentes des champs étaient supérieures à 15°. Lorsque nous avons combiné les données selon les différentes conditions climatiques, nous avons constaté que la réduction du ruissellement et des pertes de sol et de nutriments était maximale lorsque les précipitations annuelles moyennes et la température dépassaient 800 mm et 20 °C, respectivement. Cette étude peut servir de base scientifique aux décideurs et aux gestionnaires de cultures arbustives pour la lutte contre l’érosion des sols et la dégradation des sols en fonction du type de couvert végétal, de la topographie physique et du climat dans lequel se trouve l’agroécosystème.