Effets de cohorte et mesures proximales par opposition à mesures distales pour le succès de la reproduction à vie chez les spermophiles de Richardson

Citation

Catton, H.A. and Michener, G.R. 2016. Cohort effects and proximal versus distal metrics for lifetime reproductive success in Richardson's ground squirrels

Résumé en langage clair

Le succès de reproduction à vie d’un individu peut être mesuré de diverses façons : le nombre de petits sevrés ou qui survivent jusqu’à la maturité sexuelle, ou le nombre de descendants de deuxième génération qui atteignent ces mêmes stades. Nous avons utilisé un vaste ensemble de données à long terme pour comparer ces différentes façons de mesurer le succès de reproduction à vie des spermophiles de Richardson. Cet ensemble comportait des données à vie pour 954 femelles adultes nées sur 22 ans. D’après ces données, 21 % des femelles n’ont sevré aucune portée au cours de leur vie et 77 % n’ont eu aucun descendant femelle adulte après 2 générations. La survie des mères et de leur progéniture femelle a varié avec l’année civile, ce qui signifie qu’une année catastrophique pouvait anéantir les descendants de femelles nées au cours de différentes années. Notre étude montre comment certains événements aléatoires peuvent rompre le lien entre l’effort de reproduction d’une femelle et sa descendance génétique réelle dans une population.

Résumé

© American Society of Mammalogists, 2016. Le succès de reproduction à vie (SRV) exprimé au moyen du nombre de descendants est une mesure de la capacité adaptative individuelle couramment utilisée; cependant, le stade de vie auquel les descendants sont comptés varie selon les études. Des inconvénients sur les plans conceptuel et logistique se posent le long du gradient des mesures proximales-distales du SRV. Bien que les paramètres proximaux, comme le nombre de petits sevrés, soient plus faciles à recueillir sur le plan logistique que les paramètres distaux, comme le nombre de descendants de première et de deuxième génération ayant atteint la maturité sexuelle, les paramètres proximaux pourraient avoir peu d’importance du point de vue évolutionnaire si des phénomènes stochastiques influent grandement sur le nombre réel de descendants. Nous utilisons un ensemble de données démographiques de 25 ans fondé sur 954 spermophiles de Richardson (Urocitellus richardsonii) femelles adultes de 22 cohortes annuelles pour caractériser et comparer 6 paramètres relatifs au SRV : production de portées à vie, nombre de petits sevrés, de femelles de première génération sevrées, de femelles de première génération adultes, de femelles de deuxième génération matrilinéaire sevrées et de femelles de deuxième génération matrilinéaire adultes. La plupart des femelles adultes n’ont sevré que 0 (21 %), 1 (47 %) ou 2 (22 %) portées à vie. Toutes les distributions du SRV étaient asymétriques vers la droite, avec 53 % et 77 % des spermophiles de Richardson femelles adultes n’ayant eu aucun descendant matrilinéaire femelle adulte après 1 et 2 générations, respectivement. La survie des femelles de première génération et des mères a varié avec l’année civile, et le SRV a été fortement influencé par l’année civile au cours de laquelle les femelles ont été recrutées dans la population reproductrice à un an. Les inondations catastrophiques de 2005 ont tué presque tous les descendants des cohortes de 2004 et 2005. La survie des femelles de première génération jusqu’à l’âge adulte explique une plus grande part de la variance dans la production à vie des femelles adultes de première et de deuxième génération que le nombre, la taille ou le rapport des sexes des portées. Dans l’ensemble, pour avoir ≥ 50 % de chances qu’il y ait 1 femelle adulte de deuxième génération, une femelle doit produire 2 portées, 7 femelles de première génération sevrées ou 2 femelles de première génération adultes. Toutes les mesures distales (réponses) par rapport aux mesures proximales (prédicteurs) du SRV ont présenté des relations positives significatives, mais la variabilité a augmenté à chaque étape distale de la variable de réponse. Notre étude à long terme met en lumière les problèmes d’échantillonnage liés aux études sur le SRV, la variabilité au sein des cohortes et entre elles, et le rôle des phénomènes stochastiques dans la rupture du lien entre l’effort de reproduction d’un mammifère et le nombre réel de descendants.

Date de publication

2016-06-09

Profils d'auteurs