Effets à court terme de l’épandage d’amendements de fumier de parcs d’engraissement sur l’abondance de lombrics dans les sols de loam argileux

Citation

Miller, J.J., Owen, M.L., Drury, C.F., Chanasyk, D.S. (2019). Short-term legacy effects of feedlot manure amendments on earthworm abundance in a clay loam soil. Canadian Journal of Soil Science, [online] 99(4), 447-457. http://dx.doi.org/10.1139/cjss-2019-0022

Résumé en langage clair

Selon les résultats de notre étude, l’épandage de fumier de parcs d’engraissement de bovins de boucherie sur les sols de loam argileux pendant une longue période ne semble pas augmenter considérablement l’abondance de vers de terre qu’on y retrouve. Ces constatations indiquent que la capacité de charge de vers de terre dans les sols nourris au fumier n’est pas directement liée aux ressources alimentaires disponibles. Certains facteurs, notamment la similarité de la teneur en eau des sols, la salinité des sols induite par le fumier et les produits chimiques présents dans le fumier, peuvent avoir contribué à l’absence de réaction positive à l’augmentation des ressources alimentaires (matière organique du sol).

Résumé

À long terme, l’épandage d’amendements de fumier provenant de parcs d’engraissement de bovins de boucherie sur les terres en culture peut accroître l’abondance de lombrics en augmentant la teneur en carbone organique des sols. La présente étude visait à déterminer les effets de l’épandage d’amendements sur l’abondance de lombrics dans des sols de loam argileux selon le type de fumier de parc d’engraissement utilisé [fumier en amas (FA) ou fumier composté (FC)], le type de litière [paille (PA) ou copeaux de bois (CB)], la dose de fumier épandu (13, 39 ou 77 Mg ha-1), en comparaison avec l’application d’engrais inorganiques et l’absence d’amendements sur des terres témoins, après trois à quatre années d’épandage discontinu au rythme de 17 applications par année. Les lombrics ont été échantillonnés à une profondeur de 20 centimètres sur une période de deux ans (2017-2018). Les propriétés auxiliaires du sol ont aussi été examinées. Les lombrics identifiés en quantité dominante dans les sols étaient du genre Aporrectodea. Les sols amendés, non amendés ou ayant reçu des engrais inorganiques présentaient une abondance de lombrics similaire (P > 0,05). En 2018, avec une dose de fumier de 39 Mg ha-1, l’abondance de lombrics était largement supérieure (P ≤ 0,05), avec quatre fois plus de lombrics pour le FA que pour le FC avec de la PA, mais deux fois plus pour le FC que pour le FA avec des CB. En 2017, avec une dose de fumier de 13 Mg ha-1, l’abondance était largement supérieure (91 %) pour la PA que pour les CB, mais avec une dose de fumier de 39 Mg ha-1, elle était dix fois plus élevée pour les CB que pour la PA. En 2018, l’abondance était cinq fois plus élevée pour les CB que pour la PA avec du FC, mais était similaire avec du FA. En somme, l’abondance de lombrics dans le sol a été influencée à court terme, mais les effets ont varié selon la dose de fumier épandue. L’épandage de fumier n’a pas fait augmenter l’abondance de lombrics, ce qui suggère que la capacité de charge du sol n’est pas directement liée aux ressources alimentaires disponibles.

Date de publication

2019-01-01

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