Effet du type de microirrigation, de la source de N et du paillis d’écorce sur les émissions d’oxyde de diazote dans un climat semiaride : une évaluation de deux ans dans un vignoble de Merlot

Citation

Fentabil, Mesfin M., Nichol Craig F., Neilsen, Gerry H., Hannam, Kirsten D., Neilsen, Denise, Forge, Tom A., Jones, Melanie D. 2016. Effect of micro-irrigation type, N-source and mulching on nitrous oxide emissions in a semi-arid climate: An assessment across two years in a Merlot grape vineyard. Agric. Water Manage. 71:49–62.

Résumé en langage clair

L’oxyde de diazote est un puissant gaz à effet de serre. La microirrigation, la fertigation (application d’engrais par le biais du système d’irrigation) et le paillis d’écorce amélioreraient l’efficacité l’utilisation des nutriments et de l’eau dans la production de cultures. Nous avons comparé les effets de deux types de microirrigation (au goutte à goutte ou par aspersion), de deux sources de marc de raisin composté (déchets provenant de la vinification) renfermant de l’azote et de deux types de gestion du sol (application ou non de paillis d’écorce) sur les émissions d’oxyde de diazote dans un vignoble de merlot. Une utilisation de microasperseurs sur une période de deux ans a permis de réduire les émissions d’oxyde de diazote de 29 %, tandis que l’application de paillis d’écorce a réduit celles-ci de 28 %.

Résumé

On a formulé l’hypothèse selon laquelle la microirrigation, la fertigation et l’utilisation de paillis d’écorce améliorent l’efficacité de l’utilisation des nutriments et de l’eau dans la production de cultures. Les effets de ces pratiques de gestion sur l’émission d’oxyde de diazote (N2O) par les vignobles ne sont pas bien compris, et la plupart des études précédentes étaient à court terme (< 1 an). Pour examiner les effets à plus long terme, une étude a été réalisée sur des vignes (Vitis vinifera L. cv. Merlot) plantées dans un loam sableux en ColombieBritannique, au Canada. Durant l’expérience, on a utilisé un plan factoriel composé de deux types de microirrigation (au goutte à goutte ou par aspersion), de deux sources d’azote (compost épandu sur la surface ou urée fertiguée à une dose de 40 kg N ha?1) et de deux types de gestion du sol du vignoble (paillis d’écorce ou sol nu). Des mesures fréquentes du flux de N2O et des variables du sol et de l’environnement ont été effectuées durant deux années complètes (2013 et 2014). Une portion considérable (37 % en 2013 et 61 % en 2014) des émissions annuelles cumulatives de N2O a été produite avant la saison de croissance, en particulier durant la période de fonte. En 2013, les émissions annuelles de N2O à l’échelle de la surface du scénario au goutte à goutte étaient d’environ 1,8 fois celles du scénario par aspersion; les émissions du scénario avec urée étaient d’environ 1,5 fois celles du scénario avec compost; les émissions du scénario à sol nu étaient d’environ 1,7 fois celles du scénario à paillis d’écorce. En 2014, les émissions de N2O étaient de plus de 14 % plus élevées, probablement à cause des épisodes plus fréquents de geldégel et de la disponibilité plus élevée de l’azote minéral dans le sol (47 % plus élevée), mais les différences entre les traitements n’étaient pas significatives. Durant l’analyse de plus de deux ans, des microasperseurs ont réduit les émissions durant la saison de croissance de 29 %, tandis que l’application de paillis d’écorce en surface a fait diminuer les émissions de N2O à l’échelle de la surface et celles à l’échelle du rendement de 28 et de 23 %, respectivement, ce qui donne à penser que l’utilisation de paillis d’écorce est une mesure à adopter pour atténuer les émissions de N2O. La variabilité interannuelle observée des émissions totales de N2O laisse croire qu’une étude continue d’un minimum de 2 ans pourrait être nécessaire pour estimer les bilans représentatifs des émissions annuelles de N2O et pour recommander des stratégies d’atténuation de N2O dans les vignobles.

Date de publication

2016-06-01