Effet des méthodes d’application du lisier de porc et d’un inhibiteur de la nitrification sur les cultures céréalières sans travail du sol
Citation
Gonzatto, R., Aita, C., Bélanger, G., Chantigny, M.H., Miola, E.C.C., Pujol, S.B., Dessbesel, A., Giacomini, S.J. (2017). Response of no-till grain crops to pig slurry application methods and a nitrification inhibitor. Agronomy Journal, [online] 109(4), 1687-1696. http://dx.doi.org/10.2134/agronj2016.09.0547
Résumé en langage clair
Les inhibiteurs de la nitrification sont de plus en plus utilisés en agriculture pour améliorer l’efficacité d’utilisation de l’azote (N) et réduire les pertes dans l’environnement par l’entremise d’émissions de gaz à effet de serre et du lessivage des nitrates dans les eaux souterraines. Les effets des méthodes d’application et des inhibiteurs de la nitrification sur la valeur fertilisante du lisier de porc ont été peu étudiés, particulièrement dans les systèmes de culture sans travail du sol. Dans le contexte d’une collaboration avec des collègues brésiliens (p. ex., projets no 1259 et 1642), nous avons enregistré durant quatre ans le rendement et le prélèvement de N dans des cultures de maïs, d’avoine et de blé sans travail du sol et avons comparé le lisier de porc avec les engrais minéraux (traitement de référence), les traitements d’application en surface et d’injection ainsi que l’application de lisier de porc avec et sans inhibiteurs de la nitrification. Les rendements étaient semblables avec le lisier de porc et l’engrais minéral, ce qui confirme la bonne valeur fertilisante du lisier de porc. Comparativement à l’épandage en surface, l’injection du lisier de porc entraînait une hausse de29 à 68 % des rendements grainiers et de la récupération d’azote, ce qui reflète une meilleure conservation de l’azote contenu dans le lisier de porc lorsque celui-ci est injecté dans le sol. Dans l’ensemble, les inhibiteurs de la nitrification n’ont pas eu d’effet sur le rendement des cultures, mais ils semblaient permettre une légère amélioration du rendement des céréales à petits grains durant les périodes où le sol est frais. Ces résultats pourraient être appliqués aux régions fraîches du Canada où les céréales à petits grains sont les principales cultures commerciales.
Résumé
© 2017 par l’American Society of Agronomy 5585 Guilford Road, Madison, WI 53711 USA. Tous droits réservés. Les effets des méthodes d’application et des inhibiteurs de la nitrification sur la valeur fertilisante du lisier de porc dans les systèmes de culture sans travail du sol ont été peu étudiés. Nous avons évalué de 2011 à 2015 le rendement en grain et en paille ainsi que l’accumulation de N dans des cultures de maïs (Zea mays L.), d’avoine (Avena strigosa Schreb.) et de blé (Triticum aestivum L.) sans travail du sol établies sur un sol loameux en climat subtropical. L’essai comprenait les traitements suivants : (i) pas d’engrais ni de dicyandiamide (DCD) (témoin), (ii) épandage à la volée d’azote uréique (traitement de référence), (iii) épandage à la volée de lisier de porc (PSs), (iv) PSs + DCD, (v) lisier de porc injecté à faible profondeur (PSi) ou (vi) PSi + DCD. Les épandages à la volée ont été réalisés manuellement, alors que l’injection a été réalisée dans des sillons (≈ 10 cm) au moyen d’un applicateur commercial. Les rendements grainier du maïs et du blé étaient semblables avec le lisier de porc et l’engrais minéral, ce qui confirme la bonne valeur fertilisante du lisier de porc pour les cultures céréalières sans travail du sol. Comparativement à l’épandage à la volée, l’injection à faible profondeur du lisier de porc entraînait une hausse des rendements grainiers du maïs (+1,5 Mg ha–1) et du blé (+0,3 Mg ha–1), de l’efficacité agronomique du N (NAE) du maïs (+9 kg grain kg–1 de N appliqué) et du blé (+2 kg grain kg 1 N), et une récupération apparente du N (ANR) chez le maïs (46–68 %) et le blé (29–38 %). La DCD n’a généralement pas eu d’effet sur le rendement des cultures, sauf dans le cas du blé en 2013, où on a observé une hausse du rendement (+15 %), de la NAE (+2,7 kg grain kg–1 N) et de la ANR (31–39 %). L’injection du lisier de porc améliorait les rendements ainsi que l’efficacité d’utilisation du N dans les cultures céréalières sans travail du sol, tandis que l’ajout de DCD au lisier de porc semblait plus profitable aux cultures d’hiver qu’à celles d’été.