Effet de l’humidité et de la température sur la performance de trois souches d’Aphalara itadori, un agent de lutte biologique contre la renouée du Japon

Citation

Fung, C., González-Moreno, P., Pratt, C., Oliver, T.H., Bourchier, R.S., González-Suárez, M. (2020). Effect of humidity and temperature on the performance of three strains of Aphalara itadori, a biocontrol agent for Japanese Knotweed. Biological Control, [online] 146 http://dx.doi.org/10.1016/j.biocontrol.2020.104269

Résumé en langage clair

Le psylle suceur de sève Aphalara itadori a été relâché au Canada et au Royaume-Uni pour la lutte biologique contre les renouées envahissantes. Jusqu’à présent, nous n’avons pas été en mesure de garantir le bon établissement et la croissance des populations de psylles sur les sites de lâcher. Les expériences présentées dans cet article visaient à vérifier le rôle des taux d’humidité élevés et faibles sur la survie des psylles et à comparer l’effet de trois lignées de psylles : la lignée de laboratoire commencée en 2004, la lignée de laboratoire commencée en 2015 et un croisement hybride entre des lignées ayant des plantes hôtes différentes. L’humidité présente un intérêt, car les données de terrain semblent indiquer qu’une humidité élevée pourrait accroître la survie des jeunes nymphes de psylle. Contrairement à nos attentes, la souche hybride a eu la pire performance (taux de développement le plus faible et survie la plus faible du stade de l’œuf à l’émergence des adultes) aux deux niveaux d’humidité. L’exposition aux différentes souches de psylle a donné lieu à des différences non significatives en ce qui concerne la croissance des plantes, ce qui laisse supposer une efficacité similaire de ces souches dans la lutte biologique. Dans des conditions de faible humidité, les plantes exposées à la lignée de 2015 d’A. itadori avaient toutefois moins de feuilles et accumulaient moins de biomasse aérienne. Les résultats semblent indiquer que tout changement climatique entraînant des étés plus secs et plus chauds réduira le potentiel de croissance de la renouée lorsqu’elle est exposée à A. itadori. Le goulot d’étranglement génétique des colonies élevées depuis longtemps en laboratoire est un problème pour cet insecte, et des comparaisons additionnelles sont recommandées entre les lignées prélevées récemment sur le terrain et les colonies élevées depuis longtemps en laboratoire.

Résumé

© 2020 La renouée du Japon (Fallopia japonica) est une espèce envahissante qui a des effets très néfastes sur les infrastructures et sur la biodiversité au Royaume-Uni. En laboratoire, le psylle Aphalara itadori a démontré son potentiel comme agent de lutte biologique contre F. japonica. Cependant, ce potentiel ne s’est pas concrétisé sur le terrain, où l’établissement à long terme d’A. itadori a échoué et reste vulnérable aux changements climatiques. Il a été démontré que la variation intraspécifique (variation entre les individus d’une espèce) favorise l’établissement des espèces exotiques et améliore la résilience aux conditions environnementales changeantes. Nous proposons ici qu’elle améliorerait l’efficacité de la lutte biologique. Pour vérifier cette possibilité, nous avons comparé la performance et l’incidence sur F. japonica de trois souches d’A. itadori ayant des patrimoines génétiques différents, dont un hybride nouvellement créé. Nous sommes partis de l’hypothèse voulant qu'une variabilité génétique accrue chez les hybrides se traduirait par une plus grande efficacité de la lutte biologique (plus grande incidence sur la croissance des plantes). Nous avons également exploré l’influence potentielle des changements climatiques sur la performance, en testant toutes les souches dans deux conditions d’humidité (à la même température). Contrairement à nos attentes, la souche hybride a eu la pire performance (taux de développement le plus faible et survie la plus faible du stade de l’œuf à l’émergence des adultes) dans les deux conditions environnementales. L’effet sur la croissance des plantes n’a pas varié de façon constante en fonction des souches utilisées, ce qui laisse supposer une efficacité similaire de ces souches dans la lutte biologique. Dans des conditions plus sèches et plus stressantes, les plantes exposées à A. itadori avaient moins de feuilles et accumulaient moins de biomasse aérienne. Dans l’ensemble, nos résultats donnent à penser que la variabilité génétique n’est peut-être pas ce qui permettra d’améliorer l’efficacité de la lutte biologique contre A. itadori. En revanche, les changements climatiques prévus, qui devraient amener des étés plus secs et plus chauds au Royaume-Uni, pourraient réduire le potentiel de croissance de F. japonica lorsqu’il est exposé à A. itadori.

Date de publication

2020-07-01

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