Effet de l’allométrie sur la phénologie des bourgeons et le rendement fruitier chez deux espèces du genre Vaccinium

Citation

Fournier, M.P., Paré, M.C., Buttò, V., Delagrange, S., Lafond, J., Deslauriers, A. (2021). How plant allometry influences bud phenology and fruit yield in two Vaccinium species. Annals of Botany (AOB), [online] 126(5), 825-835. http://dx.doi.org/10.1093/AOB/MCAA083

Résumé en langage clair

Dans les bleuetières du Saguenay-Lac-St-Jean, on retrouve deux espèces (Vaccinium) de bleuet nain sauvage, soit V. angustifolium Ait. et V. myrtilloides Michx. Ces espèces ont des tailles différentes et se développent différemment durant la saison. Un projet a été réalisé dans une bleuetière où des plants des deux espèces ont été suivis durant deux ans pour étudier leurs caractéristiques et leur développement. Cette étude a mis en lumière que V. myrtilloides produisait plus de tiges et de fleurs que V. angustifolium mais que les fleurs apparaissaient plus tard au printemps chez V. myrtilloides. Le potentiel de rendement de fruits semblait plus élevé chez V. myrtilloides mais V. angustifolium a produit des fruits plus gros, résultant en une productivité comparable. Les résultats ont permis de mieux comprendre les comportements de ces deux espèces dans les bleuetières mais comme ces espèces sont distribuées de façon non uniforme dans les champs, il est impossible d’établir une gestion propre à chacune des espèces. Éventuellement, en identifiant les proportions de chacune des espèces au champ, il serait possible de développer une gestion mieux adaptée à celles-ci.

Résumé

© Les auteurs, 2020. Publié par l’Oxford University Press au nom de l’Annals of Botany Company. Tous droits réservés. Pour demander une autorisation, écrire à : journals.permissions@oup.com. CONTEXTE ET OBJECTIFS : Il est utile de comprendre l’effet de l’allométrie, de l’architecture et de la phénologie des végétaux sur la production fruitière pour déterminer les caractères qui permettent de maximiser le rendement fruitier. Dans le cadre de la présente étude, nous avons comparé ces variables avec le rendement fruitier chez deux espèces d’arbustes, soit le Vaccinium angustifolium et le Vaccinium myrtilloides, pour évaluer l’hypothèse selon laquelle il existe un lien entre la phénologie de la plante et ses caractères allométriques, prédicteurs de la production fruitière. MÉTHODE : Nous avons mesuré la phénologie des feuilles et des fleurs ainsi que la biomasse aérienne des deux espèces de Vaccinium dans un champ commercial de bleuet sauvage (Québec, Canada) sur un cycle de culture de deux ans comprenant une année de taille des plantes suivie d’une année de récolte. Nous avons mesuré la phénologie des feuilles et des fleurs et avons fait le suivi des caractères allométriques des pousses et des bourgeons au cours du cycle de culture. Nous avons récolté manuellement les fruits de chaque plante pour déterminer les caractéristiques et la biomasse fruitières. PRINCIPAUX RÉSULTATS : Au cours de l’année de récolte, la feuillaison et la floraison sont survenues plus tôt chez le V. angustifolium que chez le V. myrtilloides. Cette différence est liée aux caractères allométriques des bourgeons, qui découlent de la répartition du carbone par la plante au cours de l’année de taille. Nous avons réalisé une modélisation par équation structurelle qui nous a permis de déterminer que la feuillaison hâtive du V. angustifolium était liée à un nombre relativement faible de bourgeons, tandis que sa floraison hâtive était associée à un nombre relativement faible de fleurs par bourgeon. Malgré les différences au niveau des caractères allométriques des parties reproductives, la biomasse végétative était le facteur déterminant la biomasse reproductive selon un modèle d’échelle bilogarithmique. CONCLUSION : Les bourgeons en développement constituent des puits qui se concurrencent les glucides non structuraux. Les différences quant à leur nombre et à leurs caractéristiques (par exemple le nombre de fleurs par bourgeon) ont une incidence sur le taux de production fruitière et expliquent une partie des divergences phénologiques observées entre les deux espèces du genre Vaccinium. En présence de biomasses aériennes semblables, les deux espèces du genre Vaccinium présentaient également des biomasses fruitières semblables, malgré des différences au niveau des caractères reproductifs comme la grosseur des fruits et le nombre de fruits.

Date de publication

2021-01-01

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