Effet de l’ajout de de tanins condensés dans les rations de finition à haute teneur en protéines contenant des drêches de distillerie du maïs sur la fermentation ruminale, la digestibilité des éléments nutritifs et la voie d’excrétion de l’azote chez les

Citation

Koenig, K.M., Beauchemin, K.A. (2018). Effect of feeding condensed tannins in high protein finishing diets containing corn distillers grains on ruminal fermentation, nutrient digestibility, and route of nitrogen excretion in beef cattle. Journal of Animal Science, [online] 96(10), 4398-4413. http://dx.doi.org/10.1093/jas/sky273

Résumé en langage clair

Les drêches de distillerie séchées peuvent être utilisées comme source d’énergie pour remplacer jusqu’à 40 % de l’orge et du maïs dans la ration des bovins de finition, qui auront une performance de croissance équivalente, voire supérieure. Cependant, lorsque l’on nourrit les animaux avec des drêches de distillerie comme source d’énergie, les besoins en protéines de l’animal peuvent être dépassés de 50 à 80 %, en particulier dans les régimes à base d’orge qui ont une concentration en protéines plus élevée que les régimes à base de maïs. Lorsqu’on donne un excès de protéines, celui-ci est digéré et absorbé, et l’azote est converti en urée pour être excrété dans l’urine. L’urée est ensuite rapidement dégradée en ammoniac qui est facilement perdu dans l’atmosphère. De nombreuses espèces végétales contiennent des tanins condensés, lesquels sont bien connus pour leur affinité à lier les protéines. Nous avons donné à des génisses de boucherie un extrait de tanins condensés dans une ration riche en protéines contenant des drêches de distillerie et nous avons constaté que l’extrait réduisait la digestion des protéines et déplaçait la voie d’excrétion de l’excès d’azote de l’urée labile dans l’urine vers des formes liées dans les matières fécales. La supplémentation en tanins condensés dans les rations à haute teneur en protéines destinées aux bovins de boucherie peut réduire l’azote urinaire et augmenter la capture de l’azote dans le fumier, ce qui permet de réduire la perte éventuelle d’azote sous forme d’ammoniac et d’améliorer la gestion des éléments nutritifs dans la production de bœuf.

Résumé

©Les auteurs, 2018. Publié par l’Oxford University Press au nom de l’American Society of Animal Science. Tous droits réservés. Huit génisses de boucherie croisées et munies d’une canule ruminale (427 ± 41,2 kg, poids corporel) ont été utilisées dans un plan expérimental en carré latin 4 × 4 répété pour déterminer les effets de l’ajout d’un extrait de tanins condensés (TC) à des rations à haute teneur en protéines contenant des drêches de distillerie du maïs séchées ainsi que des solubles (DD) sur la fermentation ruminale, la digestibilité des éléments nutritifs et la voie d’excrétion de l’azote (N). Les traitements alimentaires comprenaient [sur la base de matière sèche (MS)] : 0 (0DD), 20 (20DD) et 40 % de DD (40DD), et 40% de DD avec 2,5 % d’extrait TC (1,33 % TCT) d’Acacia mearnsii (40DDTC). Les DD et l’extrait de TC ont été substitués aux céréales dans une ration à base d’orge qui contenait 91 % de concentrés et 9 % d’ensilage (base MS), une ration qui était donnée sous forme de ration totale mélangée une fois par jour. Les concentrations en protéines brutes des rations étaient respectivement de 12,9; 16,8; 20,4 et 20,5 % pour les rations 0DD, 20DD, 40DD et 40DDTC. Les périodes expérimentales étaient de 5 semaines avec 2 semaines pour la transition vers la ration avec DD, 1 semaine pour l’adaptation aux TC, et 2 semaines pour les mesures. Les aliments offerts et refusés ont été mesurés quotidiennement. Toutes les urines et matières fécales ont été recueillies quotidiennement pendant 4 jours consécutifs. Les données ont été analysées à l’aide d’un modèle linéaire mixte avec le régime alimentaire et la période comme effets fixes et le carré et l’animal dans le carré comme effets aléatoires. Il n’y a eu aucun effet (p ≥ 0,22) des TC sur la consommation de MS, mais avec 40 % de DD dans la ration (40DD et 40DDTC), l’ingestion de MS a diminué (p ≤ 0,015) comparativement à celle observée dans la ration 20DD. En conséquence, la quantité d’azote ingérée n’était pas différente (p > 0,15) chez les génisses recevant les rations 20DD, 40DD et 40DDTC (313 g N/j) et était inférieure (p ≤ 0,001) chez les génisses qui recevaient la ration 0DG (220 ± 18 g N/j). La digestibilité apparente de l’azote dans l’ensemble du tube digestif était inférieure (p ≤ 0,001) chez les génisses qui recevaient la ration 40DDCT (70,6 ± 1,07 %) par rapport à celle observée chez les animaux qui recevaient les rations 0DD, 20DD et 40DD (78,4 %). Les TC (ration 40DDTC vs 40DD) n’ont pas eu d’effet (p = 0,84) sur la production totale d’azote, même si la ration 40DDTC a diminué (p ≤ 0,001) l’excrétion d’azote urinaire total et d’azote uréique dans l’urine de 17 et 21 %, respectivement, par rapport à ce qui a été observé chez les génisses qui recevaient la ration 40DD et elle était équivalente (p ≥ 0,12) à la quantité excrétée par les génisses qui recevaient la ration 20DD. La baisse de digestibilité de l’azote reflète les effets de liaison aux protéines des TC dans le tractus gastro-intestinal et le déplacement de l’excès d’azote excrété de l’azote uréique labile dans l’urine vers de une forme liée d’azote insoluble dans les détergents neutres (NDIN) et acides dans les matières fécales (p ≤ 0,001) chez les génisses recevant la ration 40DDTC par rapport à la ration 40DD. La supplémentation en TC des rations à haute teneur en protéines données aux bovins de parcs d’engraissement a réduit la quantité d’azote urinaire et a augmenté la capture de l’azote dans le fumier, ce qui pourrait permettre de réduire la perte d’azote sous forme d’ammoniac et d’améliorer la gestion des éléments nutritifs dans la production de viande bovine.