Effet de la teneur en protéines alimentaires métabolisables et des levures vivantes sur la fermentation ruminale et l’utilisation de l’azote chez les vaches laitières en lactation recevant une ration à forte teneur en ensilage de trèfle rouge

Citation

Ouellet, D.R., Chiquette, J. (2016). Effect of dietary metabolizable protein level and live yeasts on ruminal fermentation and nitrogen utilization in lactating dairy cows on a high red clover silage diet. Animal Feed Science and Technology, [online] 220 73-82. http://dx.doi.org/10.1016/j.anifeedsci.2016.07.006

Résumé en langage clair

La présente étude portait sur les différences relatives à l’utilisation de l’azote (N) et à la fonction ruminale chez des vaches laitières en lactation recevant des rations à base de trèfle rouge renfermant deux teneurs en protéines métabolisables (PM) et des levures vivantes. La réduction de l’apport en protéines métabolisables a amélioré l’efficacité de l’utilisation de l’azote et a diminué l’excrétion d’azote. La supplémentation en levures a réduit les taux d’isobutyrate et d’isovalérate dans le rumen. L’ajout de 10 g/j de Saccharomyces cerevisiae aux rations alimentaires a eu des effets bénéfiques limités.

Résumé

© 2016. La présente étude portait sur les différences relatives à l’utilisation de l’azote (N) et à la fonction ruminale chez des vaches laitières en lactation recevant des rations à base de trèfle rouge renfermant deux teneurs en protéines métabolisables (PM) et des levures vivantes. Huit vaches laitières Holstein chez qui l’on avait pratiqué une fistulation ruminale ont été utilisées selon un plan en carré latin 4 × 4 dupliqué, avec une disposition factorielle des traitements de 2 × 2. Les animaux ont reçu des rations isoénergétiques ou des rations fortement carencées (FC) ou modérément carencées (MC) en PM (− 14 % ou − 5 % par rapport aux besoins alimentaires, respectivement), avec ou sans supplément de levures vivantes (10 g/j de Saccharomyces cerevisiae [2 × 1010 UFC/g]). La ration mélangée totale (mélange 60:40 d’ensilage de trèfle rouge et de concentré d’orge) a été donnée aux animaux 12 fois par jour. Dans les conditions qui prévalaient dans la présente étude, la supplémentation en levures a eu des effets limités. La consommation de matière sèche (MS) était supérieure de 1,1 kg chez les vaches ayant reçu la ration MC que chez celles ayant reçu la ration FC. Étant donné que la production de lait n’était pas différente d’un traitement à l’autre, l’efficacité laitière avait tendance à être meilleure chez les vaches recevant la ration FC. La supplémentation en levures a provoqué une diminution de la concentration d’isoacides dans le liquide ruminal. La concentration de lactate dans le liquide ruminal était plus élevée chez les vaches ayant reçu la ration FC que chez celles ayant reçu la ration MC (0,14 vs 0,12 mM, erreur-type = 0,01; P = 0,02), tandis que la concentration d’azote ammoniacal (NH3-N) était moins élevée chez les vaches ayant reçu la ration FC que chez celles ayant reçu la ration MC (2,5 vs 4,8 mg/dL, erreur-type = 0,6; P = 0,02). La digestibilité apparente de l’azote (664 et 616 g/kg, erreur-type = 17; P < 0,001) et l’excrétion urinaire de l’azote (264 et 163 g N/j, erreur-type = 9; P < 0,001) étaient plus importantes chez les vaches ayant reçu la ration MC que chez celles ayant reçu la ration FC. La digestibilité apparente de la MS, des matières organiques, des fibres insolubles dans les détergents neutres (FDN) et des fibres insolubles dans les détergents acides ne différait pas d’une ration à l’autre. La supplémentation en levures a généralement réduit la digestibilité apparente des FDN (565 vs 589 g/kg, erreur-type = 28; P = 0,09) dans l’ensemble du tube digestif. La concentration plasmatique d’urée était 28 % moins élevée chez les vaches ayant reçu la ration FC que chez celles ayant reçu la ration MC. Les traitements n’ont eu aucune incidence sur le nombre moyen de microorganismes, de protozoaires, de bactéries viables totales et de bactéries cellulolytiques. La supplémentation en levures a généralement diminué la dégradabilité effective in situ de la MS de maïs et a diminué celle de la MS d’orge, mais elle n’a eu aucune incidence sur la dégradabilité de la MS du foin à dominante de fléole des prés. En conclusion, la présente étude a révélé que les rations conçues pour réduire l’apport en PM à 0,95-0,86 de ce qu’il devrait être amélioraient l’efficacité de l’utilisation de l’azote et, par conséquent, contribuaient à réduire l’excrétion d’azote dans l’environnement. Dans ces conditions, il n’y avait aucun avantage à ajouter des levures aux rations.

Date de publication

2016-10-01

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