Effet de la photopériode avant et pendant la première gestation sur la production de lait et la concentration de prolactine chez les génisses laitières
Citation
Lacasse, P., Petitclerc, D. (2021). Effect of photoperiod before and during first gestation on milk production and prolactin concentration in dairy heifers. Journal of Dairy Science (JDS), [online] 104(4), 4991-4998. http://dx.doi.org/10.3168/jds.2020-19514
Résumé en langage clair
Dans la présente étude, nous avons examiné l’effet de la photopériode avant et pendant la gestation sur la production laitière subséquente de génisses. Le contrôle de la photopériode avant la gestation n’a pas eu d’effet sur la production de lait. Cependant, une exposition à une phase diurne courte durant la gestation a augmenté la production de lait en début de lactation. Cet effet était probablement le résultat d’une réactivité accrue au signal photopériodique associé à une phase diurne longue en début de lactation.
Résumé
© 2021 American Dairy Science Association Des génisses Holstein (n = 45) ont été soumises à des traitements selon un plan factoriel 2 × 2 dont les principaux paramètres étaient le contrôle de la photopériode durant la deuxième période de développement isométrique de la glande mammaire (ISO, âge de 52–61 semaines) et le contrôle de la photopériode durant la deuxième période de développement allométrique de la glande mammaire (ALLO, de l’âge de 62 semaines à 8 semaines avant le vêlage). Durant la période ISO, les génisses ont été soumises à une phase diurne courte (PDC : 8 h de lumière, 16 h d’obscurité, n = 22) ou à une phase diurne longue (PDL : 16 h de lumière, 8 h d’obscurité, n = 23). Durant la période ALLO, le traitement photopériodique a été maintenu (PDC:PDC, n = 11; PDL:PDL, n = 11) ou inversé (PDC:PDL, n = 11; PDL:PDC, n = 12). Les traitements se sont terminés 8 semaines avant le vêlage. Tous les animaux ont ensuite été exposés à environ 16 heures de lumière par jour. La concentration sérique de prolactine (PRL) durant la période ISO était plus élevée chez les génisses exposées à une PDL que chez celles exposées à une PDC. Pendant les 20 premières semaines de la période ALLO, les génisses exposées à une PDL présentaient une concentration sérique de PRL plus élevée que celles exposées à une PDC. Par contre, l’exposition antérieure à une PDL durant la période ISO a réduit la concentration de PRL par rapport aux animaux exposés à une PDC durant la période ISO. Durant la deuxième série de traitements s’échelonnant sur 20 semaines pendant la période ALLO, la concentration de PRL est demeurée plus élevée dans le sérum des génisses exposées à une PDL que dans le sérum des génisses exposées à une PDC, mais la concentration sérique de PRL était plus élevée chez les génisses exposées à une PDL durant la période ISO. Au cours des dernières semaines avant le vêlage, lorsque tous les animaux étaient exposés à une PDL, l’exposition antérieure à une PDL pendant la période ALLO a entraîné une baisse de la concentration sérique de PRL. La production de lait en début de lactation (semaines 1 à 5) et de lait à valeur énergétique corrigée (semaines 2 à 6) était plus élevée chez les génisses exposées à une PDC que chez celles exposées à une PDL durant la période ALLO. La photopériode n’a eu aucun effet sur la production de lait après cette période. En conclusion, les résultats ne corroborent pas l’hypothèse selon laquelle la photopériode influe sur le développement de la glande mammaire pendant la deuxième période de développement allométrique. Cependant, ils confirment qu’une phase diurne courte en fin de gestation augmente la production de lait lors de la période de lactation suivante chez les génisses primipares. En utilisant la concentration sérique de PRL comme indicateur de la réponse photopériodique, nous pouvons conclure que la réactivité au signal photopériodique demeure conditionnée par une photopériode précédente plusieurs mois après sa fin.