Effet de la fréquence de microirrigation, de la dose d’azote et de l’application de paillis sur les émissions d’oxyde de diazote dans un climat semiaride : une évaluation de deux ans dans un verger de pommiers

Citation

Fentabil, Mesfin M., Nichol Craig F., Jones Melanie D., Neilsen, Gerry H., Neilsen, Denise , Hannam, Kirsten D. 2016. Effect of drip irrigation frequency, nitrogen rate and mulching on nitrous oxide emissions in a semi-arid climate: An assessment across two years in an apple orchard. Agric. Ecosystems Environ. 235: 242–252

Résumé en langage clair

L’oxyde de diazote est un puissant gaz à effet de serre, et les pratiques agricoles peuvent influer sur ses émissions. La fréquence de microirrigation et l’application de paillis peuvent être utilisés par les pomiculteurs pour adapter l’approvisionnement en eau à la demande des plantes et aux besoins de conservation de l’eau, mais leurs effets sur les émissions d’oxyde de diazote sont inconnus. Nous avons examiné si l’irrigation (tous les jours ou tous les deux jours), l’application de paillis d’écorce ou non (conservation d’un sol nu), et la quantité d’engrais azotés (20 ou 40 g N/arbre) influaient sur les émissions d’oxyde de diazote sur une période de deux ans dans un verger de pommiers. Les émissions d’oxyde de diazote durant la saison de croissance ont diminué à la suite d’une baisse de la fréquence d’irrigation (27 %) et de l’utilisation de paillis d’écorce (17 %). Toutefois, des émissions élevées d’oxyde de diazote ont également été observées à la fin de l’hiver et au début du printemps durant les cycles de geldégel dans le sol.

Résumé

La fréquence de micro-irrigation et l’application de paillis peuvent être utilisées par les pomiculteurs pour adapter l’approvisionnement en eau à la demande en eau des plantes et aux besoins de conservation de l’eau. Il existe peu d’information sur les effets de ces pratiques de gestion sur les émissions d’oxyde de diazote (N2O) du sol des vergers, et la plupart des études antérieures étaient à court terme (< 3 mois durant la saison de croissance). Nous avons examiné 1) les émissions de N2O durant un cycle de gestion du verger sur deux ans, et 2) les émissions saisonnières de N2O en analysant les mesures prises avant, durant et après la saison de croissance dans un verger de pommiers (Malus domestica Borkh) sous diverses conditions de gestion, dans un climat semiaride. Les traitements portaient sur la fréquence d’irrigation au goutte à goutte (chaque jour ou tous les deux jours) fournissant la même quantité totale d’eau, la gestion du sol du verger (sol nu ou couvert de paillis d’écorce et de bois) et les doses d’application d’azote sous forme de nitrate de calcium par fertigation (20 ou 40 g N arbre1). Sur une période de deux années complètes, l’irrigation tous les deux jours a réduit de 27 % les émissions de N2O à l’échelle de la surface, et l’application de paillis d’écorce et de bois a permis de diminuer de 19 % les émissions de N2O à l’échelle de la surface, ce qui donne à penser qu’une fréquence réduite d’irrigation au goutte à goutte et l’application de paillis pourraient permettre d’éliminer les émissions de N2O dans les vergers irrigués au goutte à goutte. Les effets du traitement sur les émissions de N2O étaient variables selon les saisons et les années, et une portion significative (1751 %) des émissions annuelles de N2O ont été observées avant la saison de croissance, notamment durant les cycles de geldégel, ce qui confirme l’importance d’assurer un suivi toute l’année lorsque l’on évalue les effets de la gestion sur les émissions de N2O.

Date de publication

2016-11-01

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