Effect of the width of the herbicide strip on mite dynamics in apple orchards

Citation

Hardman, J.M., Franklin, J.L., Bostanian, N.J., et Thistlewood, H.M.A. (2010). « Effect of the width of the herbicide strip on mite dynamics in apple orchards. », Experimental and Applied Acarology, 53(3), p. 215-234. doi : 10.1007/s10493-010-9397-1

Résumé

Dans les pommeraies, on applique des herbicides en bandes de largeur déterminée afin de favoriser la croissance et la survie des arbres, d’augmenter le rendement fruitier et de réduire le risque de dommages à l’écorce causés par les rongeurs. Cette pratique, surtout si les bandes traitées sont larges, peut cependant avoir plusieurs effets pervers : érosion du sol, quantité réduite de matière organique au sol, lessivage de nitrates et contamination subséquente des eaux souterraines et augmentation de l’incidence de maladies et d’infestations, notamment par l’acarien Tetranychus urticae Koch. Dans la présente étude, qui s’est échelonnée sur 2 ans, nous avons étudié les effets de l’application d’herbicide en bande étroite (0,5 m) et en bande large (2 m) sur la dynamique des populations de T. urticae dans les pommiers. Nous avons également placé des bandes engluées sur le tronc de pommiers Nova Spy afin d’étudier la migration du ravageur vers les pommiers. L’application d’herbicide en bande large a favorisé deux facteurs susceptibles de donner lieu à des pullulations de tétranyques. D’abord, ce traitement s’est traduit par des concentrations plus élevées de N et plus faibles de P et de K dans les feuilles. Ces changements dans la valeur nutritive des feuilles pourraient accélérer l’accroissement des populations de T. urticae et, dans une moindre mesure, des populations de Panonychus ulmi (Koch). Deuxièmement, ce traitement a donné lieu à une plus forte migration du T. urticae depuis la végétation au sol vers le feuillage des arbres. En 2006 et dans la majeure partie de 2007, la densité des populations de T. urticae était plus élevée pour le traitement en bandes larges, tandis que celle des populations de P. ulmi n’était pas modifiée. En revanche, à la fin août et au début septembre 2007, la densité de population était plus faible chez les deux espèces pour le traitement en bandes larges. Cela s’explique par le fait que les deux facteurs de risque ont été contrebalancés puis annulés par une activité accrue des phytoséiidés prédateurs, en particulier du Typhlodromus pyri Scheuten. De juillet à septembre 2006, le ratio phytoséiidés-tétranyques s’est maintenu à une valeur plusieurs fois moindre pour le traitement en bandes larges que pour le traitement en bandes étroites, mais en 2007, à partir de la mi-juillet, il était généralement plusieurs fois plus élevé pour le traitement en bandes larges. Il importe de noter qu’un tel ratio n’est possible que dans les vergers où le programme de pesticides ne nuit pas trop aux phytoséiidés prédateurs. Nous concluons donc que l’effet de la largeur de la bande traitée à l’herbicide dépend de la composition et de l’abondance de la communauté de phytoséiidés et de l’effet des pesticides sur la prédation.

Date de publication

2011-03-01

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