Échanges nets de CO2 et de N2O à l’établissement de vivaces fourragères dans un assolement annuel dans la vallée de la rivière Rouge, au Manitoba.

Citation

Maas, S.E., Glenn, A.J., Tenuta, M., et Amiro, B.D. (2013). « Échanges nets de CO2 et de N2O à l’établissement de vivaces fourragères dans un assolement annuel dans la vallée de la rivière Rouge, au Manitoba. », Canadian Journal of Soil Science, 93(5), p. 639-652. doi : 10.4141/CJSS2013-025

Résumé

Comparativement à la monoculture, l'usage prolongé des vivaces fourragères dans les assolements peut accroître la concentration de carbone (C) dans le sol et réduire les dégagements d'oxyde nitreux (N2O). Cependant, on connaît moins les avantages à court terme (deux années) issus de l'inclusion de vivaces fourragères à la rotation des cultures annuelles sur les flux nets de dioxyde de carbone (CO2) et de N2O. En 2008, les auteurs ont semé des vivaces fourragères, principalement de la luzerne (Medicago sativa L.) et un peu de phléole des prés (Phleum pratense L.), sur deux parcelles de quatre hectares antérieurement consacrées à des cultures annuelles, dans la vallée de la rivière Rouge, au Manitoba. Du blé de printemps (Triticum aestivum L.) et du colza industriel (Brassica napus L.) ont été cultivés sur des parcelles adjacentes en 2008 et 2009, respectivement, puis on a mesuré continuellement les flux de dioxyde de carbone et de N2O par la méthode micrométéorologique du gradient des flux, du 1er mai 2008 au 30 avril 2010. Pendant cette étude de deux ans, le nouveau peuplement de vivaces fourragères a presque prélevé deux fois plus de CO2 de l'atmosphère (écart moyen et écart-type de 4 480±1 840 kg de C par hectare) que les cultures annuelles (2 470±700 kg de C par hectare). Ces dernières ont émis au-delà du quadruple de N2O (7,8±0,7 kg de N par hectare) libéré par le peuplement de vivaces fourragères (1,8±0,7 kg de N par hectare). Quand on prend en compte la quantité de C retranchée à la récolte (grain, paille, foin) et les émissions de GES en équivalent de CO2 (éq.), on constate que le nouveau peuplement de vivaces fourragères a absorbé une quantité nette de 8 470±5 640 kg de CO2-éq. par hectare, tandis que la culture annuelle a dégagé 3 760±2 450 kg de CO2-éq. par hectare durant l’étude. Ces résultats indiquent que l'inclusion de vivaces fourragères à l'assolement entraîne une réduction immédiate des dégagements de GES, principalement à la suite d'une baisse des émissions de N2O, du fait qu'on ne retire pas la culture l'année de l'implantation des fourrages et de l'absorption nette de CO2 par les vivaces durant la période végétative.

Date de publication

2013-11-01

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