E. coli résistant aux antimicrobiens présent dans les eaux de surface de fermes laitières du sud-ouest de l’Ontario
Citation
Taggar, G., Rehman, M.A., Yin, X., Lepp, D., Ziebell, K., Handyside, P., Boerlin, P., Diarra, M.S. (2018). Antimicrobial-resistant E. Coli from surface waters in southwest Ontario dairy farms. Journal of Environmental Quality, [online] 47(5), 1068-1078. http://dx.doi.org/10.2134/jeq2018.04.0139
Résumé en langage clair
Certaines fermes laitières emploient des sources d’eau de surface pour leurs activités. Toutefois, ces eaux de surface doivent être traitées pour que les contaminants comme les bactéries soient éliminés, et ainsi rendre l’eau sûre pour la santé des vaches laitières et le lait salubre. Dans les fermes, les bactéries, comme Escherichia coli, peuvent s’infiltrer dans les sources d’approvisionnement en eau à partir des bâtiments d’élevage, de l’ensilage, des salles de traite, des réservoirs de lisier ou de fumier par ruissellement ou par lessivage des drains et des fossés des champs. Pour vérifier la qualité bactériologique, y compris la présence possible de bactéries résistantes aux antimicrobiens comme Escherichia coli, nous avons étudié 234 échantillons d’eau de surface non traitée provenant de 15 fermes situées dans le sud-ouest de l’Ontario. La présente étude a permis de confirmer que les sources d’eau de surface non traitée contenaient de nombreux types de bactéries dont Escherichia coli résistant aux antimicrobiens, qui pourrait être disséminé dans l’environnement de production laitière. En raison de la présence de bactéries potentiellement nocives dans les sources d’eau de surface, il faudrait mettre en œuvre un traitement efficace de l’eau avant qu’elle soit utilisée pour la production laitière.
Résumé
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Publié par l’American Society of Agronomy, Crop Science Society of America, and Soil Science Society of America.
Les eaux de surface non traitées peuvent être contaminées par diverses bactéries, notamment Escherichia coli, dont certaines souches sont pathogènes pour l’humain et les animaux. Par conséquent, ces eaux doivent être traitées avant d’être utilisées pour la production laitière, afin de réduire les risques pour la santé des vaches laitières et la salubrité du lait. Pour comprendre l’écologie moléculaire d’E. coli, nous avons évalué la résistance aux antimicrobiens d’E. coli provenant de sources d’eau de surface non traitée utilisées par des fermes laitières. Nous avons recueilli des échantillons d’eau de surface non traitée (n = 240) utilisée par 15 fermes laitières et les avons traités pour isoler E. coli. Au total, nous avons obtenu 234 isolats d’E. coli et caractérisé en profondeur leur sérotype et leur sensibilité aux antimicrobiens. Sur 234 isolats, 71,4 % étaient sensibles à tous les antimicrobiens, 23,5 % étaient résistants à une ou deux classes d’antimicrobiens et 5,1 % étaient résistants à trois classes ou plus. L’analyse des séquences du génome entier de 11 isolats choisis multirésistants a révélé la présence de gènes de résistance aux antimicrobiens, soit blaCMY-2 et blaCTX-M-1, qui confèrent une résistance aux céphalosporines à large spectre, des antibiotiques d’importance cruciale, ainsi que d’une variété de plasmides (principalement le réplicon de type IncF) et des intégrons de classe 1. L’analyse phylogénétique et l’analyse comparative des génomes a révélé un lien génétique entre certains E. coli séquencés et E. coli O157:H7 produisant la toxine de Shiga, ce qui justifie un examen plus poussé. La présente étude montre que les sources d’eau de surface non traitée contiennent des E. coli résistants aux antimicrobiens, qui peuvent servir de réservoir de résistance aux antimicrobiens, une caractéristique qui pourrait être l’objet d’un transfert horizontal de gènes. Il s’agit d’une autre raison pour laquelle il faut traiter efficacement et systématiquement l’eau avant de l’utiliser pour la production laitière. Droit d’auteur