Dynamique d’excrétion des kobuvirus dans un système de production porcine et association avec la diarrhée

Citation

Nantel-Fortier, N., Lachapelle, V., Letellier, A., L'Homme, Y., Brassard, J. (2019). Kobuvirus shedding dynamics in a swine production system and their association with diarrhea. Veterinary Microbiology, [online] 235 319-326. http://dx.doi.org/10.1016/j.vetmic.2019.07.023

Résumé en langage clair

Le kobuvirus porcin est un virus émergent, et il existe actuellement très peu de données sur la prévalence des kobuvirus dans les troupeaux de porcs du Canada. Le lien avec la diarrhée chez le porc a été soulevé, mais les données n’ont pas encore permis de confirmer son rôle dans la maladie. Dans le cadre de la présente étude, nous avons surveillé en tout 181 porcelets canadiens atteints de diarrhée et en bonne santé et nous avons prélevé des échantillons à quatre reprises pour représenter les différents stades de la production. Les porcelets ont été échantillonnés dans les enclos d’allaitement (de la naissance au sevrage), les pouponnières (après le sevrage) et les installations d’engraissement (au début et à la fin du stade d’engraissement). Des échantillons de matières fécales et environnementales ont été prélevés à chaque stade biologique. Le virus a ensuite été détecté, puis caractérisé par des méthodes moléculaires. Les résultats obtenus ont montré que durant la dernière phase de tétée (de 6 à 21 jours), les porcelets atteints de diarrhée avaient excrété plus de kobuvirus que les individus sains. De plus, c’est au stade de la pouponnière que le virus est le plus présent, et près de 97 % des porcelets échantillonnés ont excrété le virus au moins une fois dans leur vie. Cette étude a permis de détecter le kobuvirus pour la première fois dans le troupeau porcin canadien et de faire la lumière sur la dynamique d’excrétion et sur son rôle possible dans la diarrhée néonatale au stade de la lactation.

Résumé

© 2019 Elsevier B.V. Les kobuvirus porcins sont largement répandus chez le porc, mais l’importance clinique de ces virus demeure mal connue, car ils sont associés à la fois à des porcs diarrhéiques et à des porcs sains. De plus, il existe peu de données sur la prévalence des kobuvirus dans les troupeaux de porcins du Canada. Dans le cadre de cette étude, nous avons surveillé et échantillonné 181 porcelets diarrhéiques et en bonne santé à quatre reprises, afin de représenter les différents stades de la production. Les porcelets ont été échantillonnés dans les enclos d’allaitement (de la naissance au sevrage), dans les pouponnières (post-sevrage) et dans les installations d’engraissement (au début et à la fin du stade d’engraissement). Des échantillons de matières fécales et environnementales ont été prélevés à chaque stade biologique. Après l’extraction virale, nous avons procédé à la détection du kobuvirus par RT-PCR, et les échantillons positifs ont été séquencés. À la fin de la phase d’allaitement (de 6 à 21 jours), les porcelets atteints de diarrhée ont excrété plus de kobuvirus que les individus sains. Les porcelets excrètent plus de kobuvirus durant la période suivant le sevrage (c’est-à-dire dans les pouponnières) que durant les autres stades de leur vie. Ce phénomène a été mis en évidence dans les échantillons individuels ainsi que dans les échantillons environnementaux. Plus de 97 % des porcelets échantillonnés ont excrété le kobuvirus au moins une fois dans leur vie. Tous les porcelets excrétant une souche de kobuvirus ou un mélange de souches au stade de l’allaitement ne semblaient pas excréter une autre souche de kobuvirus porcin à un stade ultérieur de leur vie. Dans l’ensemble, nos résultats jettent la lumière sur la dynamique d’excrétion des kobuvirus et leur rôle potentiel dans la diarrhée néonatale au stade de l’allaitement, qui semble être le point d’entrée des kobuvirus dans les systèmes de production porcine.

Date de publication

2019-08-01

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