Dynamique des populations de lombrics après un travail du sol de longue durée et un travail du sol récent dans un loam argileux
Citation
Fox, C.A., Miller, J.J., Joschko, M., Drury, C.F., Reynolds, W.D. (2017). Earthworm population dynamics as a consequence of long-term and recently imposed tillage in a clay loam soil. Canadian Journal of Soil Science, [online] 97(4), 561-579. http://dx.doi.org/10.1139/cjss-2016-0092
Résumé en langage clair
Les vers de terre jouent un rôle important dans la création et le maintien de sols agricoles en bonne santé. Par leur activité de creusement des terriers, ils stimulent les microbes du sol, mélangent et agrègent le sol, augmentent l’infiltration de l’eau de pluie et améliorent la capacité du sol à emmagasiner et à retenir l’air et l’eau nécessaires à la croissance des cultures. Les vers de terre séquestrent également du carbone et améliorent la fertilité du sol en consommant et en enfouissant de grandes quantités de matière organique de la surface, comme les résidus de culture laissés à la surface du sol après la récolte. Par conséquent, un des principaux indicateurs biologiques de la santé des sols est la présence et l’abondance des vers de terre. Bien que l’on sache que la perturbation du sol, comme le labourage à l’aide d’une charrue à versoirs ou à disques, peut réduire le nombre de vers de terre en leur causant des blessures mortelles ou en détruisant leurs terriers et leurs œufs, le degré de réduction et les effets connexes sur la diversité et la structure d'âge des espèces de vers de terre sont encore mal compris. Par conséquent, le principal objectif de cette étude était de caractériser et de comparer la dynamique des populations de vers de terre (abondance, diversité des espèces et structure d'âge) dans des plaques de pâturin non perturbé et dans une rotation de cultures de maïs et de soja avec travail du sol à la charrue à versoirs ou sans travail du sol. C'est le labourage à la charrue à versoirs qui perturbe le plus le sol en inversant et en morcelant les 10 à 30 premiers centimètres du sol, tandis que la seule perturbation du sol associée à la culture sans travail du sol est le fait qu'un fente étroite d’ensemencement soit pratiquée par le semoir de maïs ou de soja. Dans l’ensemble, le pâturin en plaques était le meilleur milieu pour les vers de terre, car il abritait la plus grande abondance et la plus grande variété d’espèces, ainsi que la meilleure répartition des juvéniles et des adultes. Par contre, c’est le labourage à la charrue à versoirs qui a produit la plus faible abondance de vers de terre et et le moins de juvéniles. Même si la culture sans travail du sol a permis d'avoir plus grande abondance de vers de terre et plus de juvéniles que la culture avec labourage à la charrue à versoirs, ces nombres étaient quand même considérablement inférieurs à ceux obtenus avec le pâturin en plaques, probablement pqrce qu'il y avait moins de nourriture disponible sans travail du sol. Les connaissances acquises grâce à des études comme celle-ci aideront à mettre au point des systèmes de « gestion optimale du sol » qui permettront d'optimiser la dynamique des populations de vers de terre et d'ainsi améliorer et maintenir la santé de nos sols agricoles.
Résumé
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2017. Nous avons suivi l’abondance des lombrics de 1997 à 2012 dans des sols travaillés depuis 1983 et dans des sols travaillés récemment, soit depuis 1997, dans un loam argileux Brookston (orthique humique Gleysol) à Woodslee, en Ontario. Les régimes de travail du sol comprenaient les systèmes suivants : système à long terme de labourage à la charrue à versoirs en automne (CT83) et sa conversion en système sans travail du sol en 1997 (NT97-CT83); système à long terme sans travail du sol (NT83) et sa conversion au labourage à charrue à versoirs (CT97-NT83); système à long terme de labourage en billons (RT83) et sa conversion au labourage à la charrue à versoir (CT97-RT83) et le travail à long terme de pâturin en plaques (BG83) et sa conversion au labourage à la charrue à versoirs (CT97-BG83). Parmi les six espèces identifiées, Lumbricus terrestris et Aporrectodea turgida étaient les plus abondantes. Le système NT83 présentait les plus grands nombres de lombrics, sauf en 2012, où le système RT83 présentait la même abondance en raison de l’augmentation des juvéniles d’Ap. turgida. Dans le système NT97-CT83, les populations ont augmenté de manière significative de 1997 à 2012 en raison de la réduction des perturbations mécaniques et des résidus de surface plus importants. En 1997, 1999 et 2003, l’abondance moyenne dans le système CT97-BG83 n’était pas différente de celle du système BG83, ce qui est probablement dû au fait que le gazon enfoui a continué de fournir amplement de nourriture. Dans le système CT97-RT83, on a constaté un déclin des populations de lombrics par rapport au système RT83. Le système CT97-NT83 est celui où l'on a observé la plus importante baisse des populations de lombrics, reflétant une augmentation substantielle de la perturbation du sol. La caractérisation des effets du système de travail du sol sur la dynamique des lombrics (p. ex. diversité, présence, abondance des adultes et des juvéniles) fournira des données essentielles pour les modèles de paysage.