Does parasitoid state affect host range expression?
Citation
Jenner, W.H., Kuhlmann, U., Miall, J.H., Cappuccino, N., et Mason, P.G. (2014). « Does parasitoid state affect host range expression? », Biological Control, 78, p. 15-22. doi : 10.1016/j.biocontrol.2014.07.005
Résumé
L’évaluation pré-lâcher des risques posés par un parasitoïde pressenti comme agent de lutte biologique classique prévoit généralement la tenue d’essais non ciblés visant à préciser la gamme d’hôtes de ce parasitoïde. Afin de faire en sorte qu’aucune espèce hôte adéquate ne soit rejetée à tort durant ces essais, il a été proposé de manipuler l’état physiologique et informationnel des parasitoïdes afin d’accroître leur « motivation à pondre ». Toutefois, les effets de tels facteurs sur l’acceptation des hôtes ne s’expriment pas de façon uniforme chez toutes les espèces de parasitoïdes, ce qui complique la détermination des conditions permettant de maximiser l’acceptation des hôtes. Notre objectif consistait à déterminer s’il est possible d’altérer le comportement d’acceptation des hôtes au point d’influer sur l’expression de la gamme d’hôtes en modifiant l’état des parasitoïdes. Nous avons également vérifié l’hypothèse selon laquelle une altération dépendante de l’état de la motivation à pondre sur l’hôte cible peut se répercuter sur l’acceptation des espèces hôtes de niveau inférieur. Dans le cadre d’une série d’essais de ponte avec ou sans choix, nous avons offert à des femelles âgées de 3 et de 10 jours de l’agent candidat de lutte biologique classique, le Diadromus pulchellus, douze espèces hôtes non ciblées apparentées à des degrés divers au ravageur ciblé, l’Acrolepiopsis assectella. Comme les femelles plus jeunes avaient précédemment démontré une plus grande motivation à parasiter le ravageur ciblé, nous nous attendions à ce qu’elles présentent une gamme d’hôtes plus diversifiée que les femelles âgées, mais contrairement à nos attentes, l’âge du parasitoïde n’a eu qu’un effet mineur sur l’étendue de la gamme d’hôtes attaqués. Les femelles plus âgées ont attaqué plus promptement une des espèces non ciblées lors des essais sans choix et infligé un taux de mortalité plus élevé dans l’un des essais avec choix. Au bout du compte, toutefois, toutes les femelles, tant les plus jeunes que les plus âgées, ont attaqué les quatre mêmes espèces non ciblées, et leur progéniture a émergé des trois mêmes espèces. Une interaction a été observée entre les effets de l’état du parasitoïde et le plan d’étude sur l’acceptation des hôtes de rang inférieur : l’augmentation de la densité des espèces non ciblées dans les essais avec choix a modifié significativement les taux d’attaque par les parasitoïdes âgés de 10 jours mais non ceux par les parasitoïdes âgés de 3 jours. Les répercussions de ces constats sur l’évaluation de la spécificité d’hôte dépendent grandement des buts précis de l’évaluation de la gamme d’hôtes. L’état du parasitoïde a influé sur la fréquence à laquelle les espèces non ciblées ont été attaquées mais n’a eu aucun effet sur le choix des espèces non ciblées qui l’ont été.