Differential host-finding abilities by a weed biocontrol insect create within-patch spatial refuges for nontarget plants
Citation
Catton, H.A., Lalonde, R.G., et De Clerck-Floate, R.A. (2014). « Differential host-finding abilities by a weed biocontrol insect create within-patch spatial refuges for nontarget plants. », Environmental Entomology, 43(5), p. 1333-1344. doi : 10.1603/EN14041
Résumé
De nombreux insectes actuellement employés pour la lutte biologique contre les mauvaises herbes transfèrent provisoirement leurs comportements d’herbivorie vers des espèces non visées lorsqu’ils sont présents en forte densité, notamment après un lâcher effectué dans le cadre d’un programme de lutte biologique ou autour de lieux fortement infestés par les mauvaises herbes visées. Il importe de comprendre les profils de répartition spatiale de l’herbivorie pour prédire l’efficacité et l’innocuité des moyens de lutte biologique, car la présence de refuges de protection contre l’herbivorie peut prémunir les plantes d’effets à l’échelle d’une population. Cette étude démontre que les comportements différentiels de recherche et d’arrêt de la recherche d’hôtes affichés par les insectes oligophages employés pour la lutte biologique conduisent à la création de refuges spatiaux contre l’herbivorie non ciblée autour de points de lâcher d’insectes dans des parcelles mixtes constituées d’espèces visées et non visées. Nous avons créé des éclosions provisoires d’insectes en libérant un grand nombre de Mogulones crucifer Pallas (Coleoptera: Curculionidae) dans des parcelles où étaient présentes à l’état naturel une espèce non visée, Hackelia micrantha (Eastwood) J.L.Gentry , et l’espèce visée, Cynoglossum officinale L., selon des degrés de densité variés. Nous avons ensuite surveillé les profils spatiaux de l’herbivorie autour des points de lâcher après 4 à 7 semaines. De plus, nous avons mené une expérience de capture-recapture visant à comparer les comportements de recherche et d’arrêt de la recherche d’hôtes de M. crucifer ciblant des espèces visées et non visées. Ainsi, pour les lâchers en pâturages, 95 % des comportements d’herbivorie ciblant l’espèce non visée sont survenus dans un rayon de 4,25 m des points de lâcher, indépendamment de la densité de l’espèce visée. L’herbivorie ciblant l’espèce visée a été constatée dans l’ensemble du rayon évalué (jusqu’à 14 m) lorsque la densité maximale de dispersion de M. crucifer correspondait à 1/10 de la densité constatée dans le rayon où l’on avait enregistré des comportements d’herbivorie ciblant l’espèce non visée. Dans le cadre de l’expérience de capture-recapture, on a capturé un plus grand nombre de charançons sur C. officinale (mais non sur H. micrantha) que le nombre auquel on pourrait s’attendre à obtenir par pur hasard. L’absence des comportements spécialisés de recherche et d’arrêt de recherche d’hôtes appartenant à l’espèce non visée chez M. crucifer montre que des refuges spatiaux de protection contre l’herbivorie sont créés pour H. micrantha à quelques mètres seulement de sources à densité élevée de charançons.