Contributions de la qualité du régime alimentaire et de la durée de la diapause à l’interruption de la diapause larvaire chez le coléoptère khapra, Trogoderma granarium (Coleoptera: Dermestidae)

Citation

Shivananjappa, S., Fields, P., Laird, R.A., Floate, K.D. (2020). Contributions of diet quality and diapause duration to the termination of larval diapause in khapra beetle, Trogoderma granarium (Coleoptera: Dermestidae). Journal of Stored Products Research, [online] 85 http://dx.doi.org/10.1016/j.jspr.2019.101535

Résumé en langage clair

Le coléoptère de Khapra est un ravageur des grains entreposés dont le cycle de vie est inhabituel. Leurs larves peuvent entrer en diapause, une période durant laquelle elles peuvent s’alimenter sporadiquement pendant plusieurs années, sans toutefois achever leur développement. Les larves en diapause ont une tolérance accrue à la famine, aux insecticides et aux températures extrêmes. En répertoriant les facteurs qui mettent fin à la diapause larvaire, il pourrait être possible de « forcer » les larves à mettre fin à leur diapause et à devenir plus sensibles aux méthodes de lutte. Dans la présente étude, nous avons donné à des larves en diapause cinq types de régime alimentaire (de « bon » à « mauvais ») afin de vérifier l’effet de la qualité de la nourriture sur la diapause larvaire. Pour cet essai, nous avons utilisé des larves d’âges différents qui étaient en diapause depuis environ 3, 10 ou 14 mois. Pour chaque combinaison de type de régime alimentaire et d’âge, nous avons maintenu les larves à 30 °C pendant une période de 188 jours et avons observé la mortalité larvaire et la nymphose larvaire (= fin de la diapause). Nous avons constaté que les larves sont les moins capables de survivre avec des régimes alimentaires de mauvaise qualité. Les larves étaient plus susceptibles de mettre fin à la diapause avec une ration de meilleure qualité. Les larves qui étaient en diapause depuis plus longtemps étaient les moins susceptibles de mettre fin à la diapause et les moins susceptibles de survivre. Ces résultats combinés donnent à penser que lorsqu’elles en ont l’occasion, les larves en diapause accumulent les nutriments nécessaires pour mettre fin à la diapause et achever leur développement. Cependant, plus les larves sont en diapause depuis longtemps, plus il leur est difficile d’accumuler les nutriments nécessaires et plus grandes sont leurs chances de mourir.

Résumé

© 2019 Les larves du coléoptère khapra, Trogoderma granarium (Coleoptera: Dermestidae) ont une diapause inhabituelle durant laquelle elles peuvent s’alimenter sporadiquement pendant plusieurs années, sans terminer leur développement. Les larves en diapause ont une tolérance accrue à la famine, aux insecticides et aux températures extrêmes. Ainsi, la connaissance des facteurs qui mettent fin à la diapause larvaire pourrait faciliter la lutte contre ce ravageur. Dans la présente étude, nous avons évalué l’effet de la qualité de la ration (cinq mélanges de rations fraîches et de rations épuisées dans une série de remplacement) sur l’interruption de la diapause chez des larves en diapause issues de cultures en laboratoire et âgées de 3, 10 ou 14 mois. Les larves (n = 10 répétitions pour chaque combinaison de qualité du régime alimentaire et de culture, 10 larves/répétition) ont été maintenues à 30 °C et observées à différents intervalles durant 188 jours pour noter la mortalité larvaire et la nymphose larvaire (= fin de la diapause). Les larves étaient les moins capables de survivre avec des régimes alimentaires de moindre qualité; c.-à-d. mortalité de 88 % après 188 jours avec une ration fraîche à 0 % par comparaison à une mortalité de 8 % avec une ration fraîche à 100 %. Les larves étaient plus susceptibles de mettre fin à la diapause avec une ration de meilleure qualité; c.-à-d. 87 % d’interruption après 188 jours avec une ration fraîche à 100 % comparativement à 0 % d’interruption avec une ration fraîche à 0 % (moyenne entre les cultures). Les larves en diapause des cultures plus anciennes étaient les moins susceptibles de mettre fin à la diapause et les moins susceptibles de survivre. Avec une ration fraîche à 100 %, la fin de la diapause chez les larves des cultures âgées de 3, 10 et 14 mois était de 93, 91 et 78 %, respectivement. Avec une ration fraîche à 0 %, la mortalité des larves des cultures âgées de 3, 10 et 14 mois était de 67, 97 et 100 %, respectivement. Ces résultats indiquent que les larves en diapause peuvent accumuler les nutriments nécessaires pour mettre fin à la diapause et achever leur développement lorsqu’elles ont l’occasion de le faire. Cependant, la fenêtre d’opportunité continue de diminuer à mesure que les larves restent en diapause.