Concentration et source du gras dans la ration des vaches de boucherie en gestation. II. Effets sur le rendement postpartum de la mère et de la descendance

Citation

Añez-Osuna, F., Penner, G.B., Campbell, J., Dugan, M.E.R., Fitzsimmons, C.J., Jefferson, P.G., Lardner, H.A., McKinnon, J.J. (2019). Level and source of fat in the diet of gestating beef cows. II. Effects on the postpartum performance of the dam and the progeny. Journal of Animal Science, [online] 97(7), 3120-3141. http://dx.doi.org/10.1093/jas/skz172

Résumé en langage clair

Nous avons mené une étude pour évaluer les effets de la concentration et de la source de gras dans la ration des vaches gravides sur le rendement postpartum des vaches et des veaux, Nous avons donné aux vaches une des trois rations présentant les même concentrations en énergie et en protéines, dont une ration faible en gras et deux rations riches en gras, lesquelles comprenaient des graines de canola (CAN) ou des graines de lin (LIN). Aucune différence dans le poids corporel des vaches ou dans les gains quotidiens moyens du vêlage au sevrage n'a été constatée. Les notes d’état corporel au cours des 6 premières semaines après le vêlage étaient plus élevées avec les rations faibles en gras qu’avec les rations riches en gras, mais aucune différence n’a été constatée entre les rations riches en gras. L'épaisseur du gras dorsal sur les côtes était plus grande chez les vaches ayant reçu une ration faible en gras que chez celles ayant reçu une ration riche en gras au vêlage et au sevrage, mais aucune différence n’a été constatée entre les vaches CAN et les vaches LIN. Au cours des 6 premières semaines après le vêlage, aucune différence n'a été observée pour le rendement laitier. La teneur en protéines du lait était plus élevée pour les vaches CAN par rapport aux vaches LIN. Le gras du lait des vaches LIN avait plus d'acides gras conjugués que celui des vaches CAN au cours des 6 premières semaines après le vêlage. Le taux de gestation des vaches ayant reçu une ration riche en gras a eu tendance à être plus élevé que celui des vaches ayant reçu une ration faible en gras, mais aucune différence n’a été constatée entre les vaches CAN et les vaches LIN. Les veaux nés des vaches ayant reçu une ration riche en gras pesaient 2,7 kg de plus à la naissance que ceux nés des vaches ayant reçu une ration faible en gras. Du vêlage au sevrage, le gain moyen quotidien des veaux nés de vaches CAN était supérieur de 60 g par jour comparativement à celui des veaux nés de vaches LIN, mais aucune différence n’a été observée entre les veaux nés de vaches ayant reçu une ration faible en gras et ceux nés de vaches ayant reçu une ration riche en gras. À l'abattage, les veaux nés de vaches ayant reçu une ration riche en gras avaient un poids corporel avant abattage (+26 kg) et un poids de carcasse à chaud (+16 kg) plus élevés que ceux nés de vaches ayant reçu une ration faible en gras, et aucune différence n’a été constatée entre les vaches CAN et les vaches LIN. Ces résultats montrent qu’une ration riche en gras consommée durant la gestation donne des veaux plus lourds à la naissance et à l’abattage, et des gains de poids supérieurs chez les veaux de la naissance à l’abattage, que des carcasses plus lourdes, peut-être en raison d'un effet de programmation développementale (génétique).

Résumé

© Les auteurs, 2019. Nous avons mené une étude pour évaluer les effets de la concentration et de la source de gras dans la ration des vaches de boucherie en gestation sur le rendement postpartum de la mère et de la descendance. Chaque année, nous avons réparti au hasard 75 vaches Angus matures gravides (183 ± 4,8 j jusqu'au vêlage) ayant un poids corporel (PC) [663 ± 21,5 kg] et une note d’état corporel (NEC) [2,6 ± 0,12; échelle de 1 à 5] semblables dans 15 enclos extérieurs. Nous avons donné aux vaches de chaque enclos un des trois traitements isocaloriques et isoazotés suivants : une ration faible en gras (FG; 1,4 ± 0,12 % EE) et deux rations riches en gras (RG; 3,3 ± 0,20 % EE) comprenant un aliment granulé à base de graines de canola (CAN) ou de lin (LIN). Les rations ont été formulées de manière à répondre aux besoins des vaches de boucherie gravides et ce sont ces rations qu’elles ont reçues jusqu'au vêlage. Nous avons analysé les données suivant un plan à blocs aléatoires complets avec des contrastes pour les effets de la concentration (FG vs RG) et de la source (CAN vs LIN) du gras. Aucune différence (p ≥ 0,21) n'a été constatée pour le PC ou le GMQ des vaches du vêlage au sevrage. La NEC moyenne durant les 42 premiers jours de lactation était plus élevée (p < 0,01) pour les vaches FG que les vaches RG (2,63 vs 2,51), mais aucune différence n’a été observée (p = 0,35) entre les vaches CAN et les vaches LIN. L'épaisseur du gras sous-cutané sur les côtes était plus grande (p ≤ 0,01) pour les vaches FG comparativement aux vaches RG au vêlage (5,7 vs 4,3 mm) et au sevrage (4,3 vs 3,7 mm), mais aucune différence n’a été observée (p ≥ 0,11) entre les vaches CAN et les vaches LIN. Au cours des 42 premiers jours de lactation, aucune différence (p ≥ 0,23) n'a été observée pour le rendement laitier sur 12 heures. La teneur en protéines du lait était plus élevée (p = 0,03) pour les vaches CAN que les vaches LIN (3,11 vs 3,01 %), alors qu'aucune différence (p ≥ 0,28) n'a été observée pour tout autre composant du lait. Le gras du lait des vaches LIN présentait des concentrations d'acide linoléique conjugué et d’acide linolénique conjugué plus élevées (p < 0,01) que celles des vaches CAN pendant les 42 premiers jours de lactation. Le taux de gestation des vaches RG a eu tendance (p = 0,07) à être plus élevé que celui des vaches FG, mais aucune différence (p = 0,77) n’a été constatée entre les vaches CAN et les vaches LIN. Les veaux des vaches RG étaient plus lourds (p ≤ 0,01) à la naissance (42,9 vs 40,2 kg) que ceux des vaches FG. Du vêlage au sevrage, le GMQ des veaux nés des vaches CAN était plus élevé (p = 0,03) que celui des veaux nés des vaches LIN (1,19 vs 1,13 kg/j), mais aucune différence (p = 0,18) n’a été observée pour les veaux nés des vaches FG comparativement aux vaches RG. À l'abattage, les descendants des vaches RG présentait un poids vif à jeun (605 vs 579 kg) et un poids de carcasse à chaud (355 vs 339 kg) plus élevés (p ≤ 0,03) comparativement aux vaches FG, et aucune différence (p ≥ 0,16) n’a été constatée entre les descendants des vaches CAN et ceux des vaches LIN. Ces résultats montrent qu’une ration RG consommée pendant la gestation donne des veaux plus lourds à la naissance et à l'abattage, et des gains supérieurs chez les veaux de la naissance à l'abattage, ainsi que des carcasses plus lourdes, peut-être en raison d'un effet de programmation développementale.

Date de publication

2019-07-02