Comparaison des émissions de gaz à effet de serre des systèmes de production laitière à base de maïs et d’orge dans l’est du Canada

Citation

Guyader, J., Little, S., Kröbel, R., Benchaar, C., Beauchemin, K.A. (2017). Comparison of greenhouse gas emissions from corn- and barley-based dairy production systems in Eastern Canada. Agricultural Systems, [online] 152 38-46. http://dx.doi.org/10.1016/j.agsy.2016.12.002

Résumé en langage clair

Le maïs d’ensilage permet de réduire l’empreinte carbone du lait par 5 % par rapport à l’orge d’ensilage, mais seulement lorsque le maïs d’ensilage est de qualité élevée. En effet, le maïs d’ensilage de qualité moyenne possède une moins bonne empreinte carbone que l’orge d’ensilage de grande qualité.

Résumé

© 2016 Au Canada, le maïs d’ensilage remplace progressivement l’ensilage d’orge et d’autres plantes fourragères dans l’alimentation des vaches laitières en lactation, car sa forte teneur énergétique peut améliorer la performance des animaux. En outre, le maïs d’ensilage réduit la méthanogenèse dans le rumen comparativement à l’orge d’ensilage. Nous avons mené une analyse du cycle de vie pour comparer les émissions de gaz à effet de serre (GES) totales globales de l’exploitation agricole et l’intensité en GES (kilogrammes d’équivalent CO2 par kilogramme de lait) de systèmes de production à base de maïs (CS) et d’orge (BS). À cette fin, nous avons utilisé une exploitation agricole virtuelle représentative des systèmes de production laitière classiques du Québec pour simuler la durée de vie de 6 ans d’une vache laitière, du vêlage à la réforme. L’alimentation des vaches en lactation se composait à 54,4 % de maïs d’ensilage ou d’orge d’ensilage, à 5,5 % de foin de graminées et à 40,1 % de concentré (pourcentages en matière sèche). De plus, nous avons évalué les effets de la digestibilité de l’ensilage (mesurée par la teneur en unités nutritives totales [UNT]) sur les émissions totales de GES du système de production laitière. D’après les données d’expériences antérieures, nous avons présumé que la production laitière moyenne était de 34,7 kg/jour pour les vaches en lactation nourries de maïs d’ensilage à teneur en UNT moyenne, et de 31,9 kg/jour pour celles nourries d’orge d’ensilage à teneur en UNT moyenne. De plus, on a supposé qu’il existe une corrélation positive entre la production laitière et la teneur en UNT des rations. Pour compenser les différences entre la production laitière de chaque vache, le nombre de vaches a été ajusté de façon à ce que la teneur totale normalisée en gras et en protéines soit semblable entre les exploitations. Le fourrage (ensilage et foin) et le grain (orge ou maïs) étaient produits à l’exploitation, alors que tous les autres ingrédients étaient achetés à l’extérieur. Nous avons estimé les émissions de GES au moyen du modèle Holos, d’après une approche « de la naissance à la sortie de la ferme ». Les émissions de méthane (méthane d’origine entérique et provenant du fumier entreposé), de CO2 (activités agricoles, production et transport des aliments achetés) et de N2O (dégradation du N des résidus de culture, fumier, lessivage et volatilisation du N) ont été prises en compte. Les émissions de CH4 attribuables à la fermentation entérique ont été prédites d’après les besoins énergétiques des animaux et la composition du régime alimentaire. On a supposé que le pourcentage de l’apport énergétique perdu sous forme de CH4 était constant peu importe la teneur en UNT de l’ensilage. Lorsque des ensilages ayant une teneur en UNT moyenne ont été utilisés, les émissions totales de GES étaient de 13 % inférieures dans les cas du CS par rapport au BS, même si la réduction des émissions de CH4 attribuables à la fermentation entérique observée avec le maïs d’ensilage était partiellement atténuée par la hausse des émissions de CO2 associées aux sources de protéines additionnelles achetées (+ 9 %). Pour chaque type de fourrage, la hausse de la teneur en UNT entraînait une diminution de l’intensité en GES. Enfin, l’intensité en GES des systèmes de production laitière était moins élevée avec l’orge d’ensilage à digestibilité élevée qu’avec le maïs d’ensilage à digestibilité faible, ce qui montre l’importance de la production de fourrages à digestibilité élevée qui maximisent la production de lait.