Comparaison de l’intensité de l’utilisation de l’eau dans la production bovine canadienne entre 1981 et 2011
Citation
Legesse, G., Cordeiro, M.R.C., Ominski, K.H., Beauchemin, K.A., Kröbel, R., McGeough, E.J., Pogue, S., McAllister, T.A., 2018. Water use intensity of Canadian beef production in 1981 as compared to 2011. Science of The Total Environment 619, 1030-1039
Résumé en langage clair
Malgré l’augmentation de la quantité de viande de bœuf produite (entre 1981 et 2011), l’utilisation d’eau d’abreuvement a baissé de 20 % pour chaque kilo de viande désossée.
Résumé
© 2017. Au Canada, la quantité de viande de bœuf produite par chaque animal s’est considérablement accrue entre 1981 et 2011 en raison de la plus grande efficacité de production et de l’augmentation du poids des carcasses. Cette étude s’est penchée sur l’incidence des améliorations de l’efficacité de production sur l’intensité d’utilisation de l’eau au cours de cette période. Nous avons considéré les distinctions régionales et temporelles entre les facteurs suivants : la catégorie de bovins, l’utilisation d’eau pour l’abreuvement, la production d’aliments du bétail et la transformation de la viande, les systèmes d’alimentation, les gains quotidiens moyens et le poids des carcasses. Le modèle de sécheresse national (MSN) a permis d’estimer le potentiel d’évapotranspiration (PET) au moyen de l’équation de Priestley-Taylor en se fondant sur les données de 679 stations météorologiques partout au Canada. Afin de moduler les estimations du PET pour chaque culture comprise dans les rations des bovins, nous avons calculé la demande totale en eau des aliments du bétail au moyen des coefficients culturaux de la FAO. Les estimations de la quantité d’eau potable consommée par une catégorie de bovins donnée ont été prises en compte dans le statut physiologique, le poids corporel et la consommation de matière sèche ainsi que la température ambiante. Au cours des deux années, l’eau d’abreuvement comptait pour moins de 1 % de l’utilisation totale d’eau, avec les eaux de précipitation (c.-à-d. l’eau verte) utilisées pour la production d’aliments et de pâturages. Si l’on exclut l’eau verte, l’eau d’abreuvement constituait 24 % de la quantité totale d’eau utilisée pour la production bovine canadienne en 1981, et 21 % en 2011. L’intensité d’utilisation estimée d’eau bleue (eau de surface et eau souterraine) par kilo de bœuf désossé était de 577 L en 1981 et de 456 L en 2011, soit une réduction de 20 %. La baisse de l’intensité d’utilisation de l’eau au cours des trente dernières années est attribuable à une hausse du gain quotidien moyen et du poids moyen à l’abattage, à l’efficacité accrue de la reproduction, à la réduction du temps jusqu’à l’abattage ainsi qu’à l’amélioration du rendement des cultures et de l’efficacité de l’irrigation. Étant donné que l’eau utilisée pour la production bovine est principalement destinée à la production d’aliments du bétail, nous pourrions faire des progrès supplémentaires en améliorant l’efficacité alimentaire et en diminuant la quantité d’eau utilisée pour la production des aliments et des pâturages.