Chronic hepatitis E infection in children with liver transplantation
Citation
Halac, U., Béland, K., Lapierre, P., Patey, N., Ward, P., Brassard, J., Houde, A., et Alvarez, F. (2012). « Chronic hepatitis E infection in children with liver transplantation. », Gut, 61(4), p. 597-603. doi : 10.1136/gutjnl-2011-300708
Résumé
Objectif. L’infection chronique par le virus de l’hépatite E (VHE) a été décrite chez les patients adultes immunodéprimés. La présente étude visait à démontrer la présence de l’infection par le VHE chez les enfants après une greffe orthotopique du foie.
Méthodes. Les enfants qui ont subi une greffe du foie entre 1992 et 2010 et pour lesquels il restait du sérum ont été classés en deux groupes : le groupe 1 (groupe témoin; n = 66), qui présente des taux sériques d’aminotransférases normaux, et le groupe 2 (n = 14), qui présente des taux sériques d’aminotransférases constamment élevés et les caractéristiques histologiques de l’hépatite chronique. Nous avons effectué une recherche de l’ARN du VHE chez les patients au moyen de la méthode RT‑PRC (transcription inverse suivie d’une réaction de polymérisation en chaîne). Nous avons séquencé les amplicons du VHE et comparé les séquences obtenues avec celles qui sont publiées. Nous avons mesuré les titres d’anticorps (IgG et IgM) dirigés contre 12 régions immunodominantes du VHE à l’aide d’épreuves immunoenzymatiques.
Résultats. Durant le suivi, 15 % des enfants du groupe 1 (groupe témoin) ont obtenu des résultats positifs à la recherche d’IgG anti‑VHE. Aucun IgM anti‑VHE n’a été détecté chez les enfants de ce groupe. Après la greffe orthotopique, 86 % des patients du groupe 2 présentaient des IgG anti‑VHE par comparaison à 36 % avant la greffe. Les deux tiers des enfants ont donc produit des IgG anti‑VHE après la greffe. Sept patients présentant des IgG anti‑VHE (58 %) ont aussi obtenu des résultats positifs à la recherche d’IgM anti‑VHE plus d’une fois durant le suivi après la greffe. Huit ans après la greffe, une fille a obtenu des résultats positifs à la recherche des IgG et des IgM anti‑VHE et ces résultats sont demeurés positifs par la suite. Chez cette patiente, nous avons détecté l’ARN du VHE dans cinq échantillons annuels prélevés après la dixième année suivant la greffe; nous avons parallèlement observé des taux sériques d’aminotransférases augmentés et l’apparition d’une cirrhose durant cette période. L’analyse phylogénétique a révélé la présence de deux souches de VHE (détectées à trois ans d’intervalle) très semblables à la souche porcine de génotype 3, ce qui tend à indiquer qu’il s’agit peut‑être d’une réinfection zoonotique.
Conclusion. Le diagnostic de l’infection par le VHE pose un défi sur le plan technique et devrait être fait au moyen de la méthode RT‑PCR, de la quantification de la charge virale et du dosage des marqueurs sérologiques, simultanément. Chez les enfants immunodéprimés qui contractent une hépatite chronique, le VHE est souvent présent, ce qui pourrait expliquer l’inflammation chronique du foie, laquelle peut mener à la cirrhose. La réinfection par différentes souches du VHE contractée par transmission zoonotique peut se traduire par une maladie hépatique évolutive chez les enfants immunodéprimés.