Caïnisme des larves du parasitoïde grégaire Cotesia vanessae

Citation

Hervet, V.A.D., Laird, R.A., Floate, K.D. (2018). Siblicidal behaviour by larvae of the gregarious parasitoid Cotesia vanessae. Journal of Hymenoptera Research,(67), 55-62. http://dx.doi.org/10.3897/jhr.67.28978

Résumé en langage clair

Le Cotesia vanessae est une guêpe parasite qui pond jusqu’à 150 œufs dans une même chenille hôte. La ponte d’un grand nombre d’œufs dans l’hôte accroît la probabilité de surmonter les défenses de l’hôte, mais elle accroît aussi la concurrence entre les larves de la guêpe pour les ressources alimentaires. Notre étude montre que les larves à l’intérieur de l’hôte s’entretuent pour réduire cette concurrence. Le Cotesia vanessae présente un intérêt en tant qu’ennemi naturel de nombreuses espèces de vers gris (Lepidoptera: Noctuidae) ravageurs de cultures agricoles.

Résumé

© Vincent A.D. Hervet et al. Les parasitoïdes solitaires se distinguent des parasitoïdes grégaires par leur cycle vital. Les femelles des espèces solitaires pondent habituellement un œuf dans un hôte; lorsqu’il y a plus d’une larve dans l’hôte, les larves tuent leurs rivaux (caïnisme) de sorte qu’un seul parasitoïde se développe complètement. Les femelles des espèces grégaires pondent habituellement plusieurs œufs dans un même hôte, et les larves qui en sont issues coexistent pour se développer. Dans cet article, nous signalons des cas inusités de caïnisme chez les larves du parasitoïde grégaire Cotesia vanessae (Reinhard) (Hymenoptera: Braconidae) qui se développent dans des chenilles de noctuidés (Lepidoptera). Le caïnisme n’avait pas été signalé auparavant chez des larves de braconidés grégaires. Nous émettons l’hypothèse que ce comportement constitue un compromis entre la quantité limitée de ressources disponibles dans l’hôte pour le développement des larves et la sélection pour optimiser l’utilisation de ces ressources. La ponte d’un grand nombre d’œufs dans l’hôte permet à la femelle d’utiliser au maximum les ressources limitées de l’hôte, peu importe la taille de celui ci. Cette stratégie pourrait également permettre à la femelle de surmonter le système immunitaire de l’hôte afin d’accroître la survie de sa progéniture dans des espèces hôtes autrement marginales. La stratégie pourrait aussi accroître la capacité de la progéniture de la femelle d’exclusion compétitive à exclure compétitivement les larves d’autres femelles de la même espèce ou les larves d’autres parasitoïdes qui sont présentes dans l’hôte. Le caïnisme permet l’autorégulation du nombre de larves dans l’hôte lorsque les ressources sont insuffisantes pour soutenir le développement de tous les œufs pondus jusqu’au stade adulte.