Analyse spatiale de la dynamique saisonnière et de l’hivernage de Drosophila suzukii (Diptera: Drosophilidae) dans le bassin Okanagan-Columbia, 2010-2014

Citation

Thistlewood, H.M.A., Gill, P., Beers, E.H., Shearer, P.W., Walsh, D.B., Rozema, B.M., Acheampong, S., Castagnoli, S., Yee, W.L., Smytheman, P. and Whitener, A. 2018. Spatial Analysis of Seasonal Dynamics and Overwintering of Drosophila suzukii (Diptera: Drosophilidae) in the Okanagan-Columbia Basin, 2010–2014. Environmental Entomology: nvx178-nvx178. doi:10.1093/ee/nvx178.

Résumé en langage clair

Une petite mouche à fruits auparavant inconnue, semblable à la drosophile que l'on trouve sur les fruits mûrs, a été découverte pour la première fois dans l'Ouest canadien en 2009 et a maintenant envahi la plupart des provinces canadiennes et plusieurs pays. La drosophile à ailes tachetées a entraîné des changements majeurs dans les pratiques culturales et une augmentation des coûts environnementaux et de production pour les producteurs de petits fruits, de cerises douces, de fruits à noyau et les jardiniers amateurs, car elle s’attaque aux fruits et aux petits fruits qui ne sont pas encore mûrs et se reproduit dans de nombreuses plantes indigènes. Une équipe de recherche internationale, coordonnée depuis Summerland, a utilisé jusqu'à 828 pièges par année, de 2010 à 2014, pour rendre compte des cycles saisonniers et des ratios mâles-femelles de l’insecte dans les cultures et les plantes sauvages dans le nord-ouest du Pacifique. Au cours de 4 des 5 années de l’étude, les populations se sont développées abondamment avant la récolte. Comme l’espèce est originaire d’Asie, on pensait que les hivers canadiens seraient trop froids et certaines régions, trop sèches pour qu’elle survive. Nous avons toutefois montré que la mouche a hiverné dans toutes les régions et toutes les années, malgré des températures hivernales proches de -18 °C. Le succès de l'hivernage s’est révélé variable et lié, pour la première fois, aux pratiques culturales utilisées en agriculture classique, en agriculture biologique certifiée, dans les cultures résidentielles ou dans les sites sauvages, de même qu’au nombre de jours d'hiver où la température était de -5 °C ou plus. La survie était également associée à la population de l’espèce à l'automne précédent ainsi qu’à d'autres facteurs. L’espèce est maintenant une résidente permanente des cultures irriguées et des habitats sauvages, dans les régions sèches aux hivers froids et aux étés chauds et secs. Les résultats de cette étude ont servi à élaborer des tactiques d'adaptation à court terme à l'arrivée de l'insecte envahissant et à élaborer des stratégies à long terme pour la lutte antiparasitaire et la lutte biologique.

Résumé

La drosophile à ailes tachetées, Drosophila suzukii (Matsumura) (Diptera: Drosophilidae) a été surveillée de 2010 à 2014 dans 314 à 828 sites situés dans les régions fruitières intérieures de l’Oregon et de l’État de Washington, aux États-Unis et en Colombie-Britannique, au Canada, au moyen de pièges appâtés avec du vinaigre de cidre ou une solution de sucre, d’eau et de levure. La dynamique saisonnière des populations et les ratios mâles-femelles ont été résumés pour les petits fruits, les cerises, les fruits à noyau, le raisin, les plantes hôtes non cultivées, les sites non-hôtes ainsi que les sites classiques de lutte intégrée, les sites certifiés biologiques, les sites de culture résidentiels et sauvages, de même que par région et par année. L'hivernage a été détecté dans toutes les régions et toutes les années, malgré des températures hivernales inférieures à -17 °C. Une analyse spatiale a été effectuée à chaque site au moyen d'un système d'information géographique (SIG), de données météorologiques quotidiennes, de mesures géomorphométriques du terrain, de la distance à l'eau et d'autres variables. Dans les habitats du cerisier, le succès de l'hivernage dans un site, mesuré en tant que semaine julienne de la première capture de D. suzukii, était significativement lié (R2 = 0,49) à l'année, au traitement agronomique et au nombre de jours d'hiver où la température > -5 °C. Dans les habitats des petits fruits, des cerises, des fruits à noyau et du raisin, de 2011 à 2014, il y avait une relation significative (R2 = 0,42) avec l'année, le traitement agronomique, le logarithme de la population maximale de D. suzukii à l'automne précédent, la latitude, l'altitude et l'indice d’humidité topographique. Les résultats montrent que D. suzukii s'est adaptée pour exploiter une succession de cultures irriguées et d'habitats sauvages dans des paysages mixtes d'une région semi-aride avec des hivers froids et des étés chauds et secs. Ces résultats serviront à élaborer des stratégies de lutte antiparasitaire et biologique.

Date de publication

2018-04-05

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