Agitation intermittente du lisier : effets sur le méthane, l’activité microbienne et la température dans une étude à l’échelle d’une exploitation agricole

Citation

VanderZaag, A.C., Baldé, H., Habtewold, J., Le Riche, E.L., Burtt, S., Dunfield, K., Gordon, R.J., Jenson, E., Desjardins, R.L. (2019). Intermittent agitation of liquid manure: effects on methane, microbial activity, and temperature in a farm-scale study. Journal of the Air and Waste Management Association, [online] 69(9), 1096-1106. http://dx.doi.org/10.1080/10962247.2019.1629359

Résumé en langage clair

Dans le cadre d’une étude détaillée à l’échelle d’une exploitation, nous avons évalué la possibilité d’atténuer les émissions de méthane provenant des installations de stockage du lisier au moyen d’une agitation à un moment stratégique. L’agitation a été réalisée au début de l’été avec de l’équipement agricole facilement accessible, afin de perturber les communautés méthanogènes au moment où les émissions de CH4 augmentent de façon exponentielle. Les émissions de méthane ont été réduites pendant environ une semaine après l’agitation. Cependant, l’agitation a entraîné une augmentation de la température du lisier et a été associée à une activité accrue des méthanogènes. Dans l’ensemble, l’agitation était associée à des émissions de méthane similaires ou supérieures. Par conséquent, l’agitation n’est pas recommandée comme stratégie d’atténuation des émissions de méthane.

Résumé

Habituellement, les producteurs agricoles agitent (remuent) le lisier avant l’épandage au champ afin d’homogénéiser les éléments nutritifs et les solides qu’il contient. Durant l’agitation, le lisier subit un stress mécanique et est exposé à l’air, ce qui perturbe les conditions anaérobies. Nous avons mené une étude à la ferme afin de mieux comprendre les effets de l’agitation sur les émissions de CH4 et d’explorer la possibilité qu’une agitation intentionnelle (trois fois) perturbe l’augmentation exponentielle des émissions de CH4 au printemps et en été. Les résultats ont montré que l’agitation a augmenté considérablement la température du lisier au cours de l’année étudiée par rapport à l’année précédente, en particulier dans les couches supérieure et moyenne du lisier entreposé. Le profil temporel des émissions de CH4 a été modifié par une réduction des émissions au cours de la semaine suivante, suivie d’une augmentation au cours de la deuxième semaine. L’analyse microbienne a indiqué que l’activité des archées et des méthanogènes augmentait après chaque agitation, mais qu’il y avait peu de changement dans les populations de méthanogènes, d’archées et de bactéries. Dans l’ensemble, les émissions de CH4 étaient plus élevées que celles mesurées au cours des trois années précédentes, probablement parce que la température du lisier était plus élevée qu’au cours des années précédentes (malgré le fait que la température ambiante ait été similaire). L’agitation intermittente du lisier à la fréquence, à la durée et à l’intensité utilisées dans la présente étude n’est pas recommandée en tant que pratique visant à atténuer les émissions de CH4.

Date de publication

2019-01-01