Administration successive de suppléments de lipides pour enrichir les tissus adipeux des bovins en intermédiaires de la biohydrogénation des acides gras 18:3n-3

Citation

Vahmani, P., Aalhus, J.L., Rolland, D.C., McAllister, T.A., Prieto, N., Block, H.C., Proctor, S.D., Guan, L.L., Dugan, M.E.R. (2017). Sequential Feeding of Lipid Supplement Enriches Beef Adipose Tissues with 18:3n-3 Biohydrogenation Intermediates. Lipids, [online] 52(7), 641-649. http://dx.doi.org/10.1007/s11745-017-4259-9

Résumé en langage clair

Cette étude visait à déterminer si le fait de nourrir des bouvillons avec des graines de lin extrudées mélangées à du foin ou de leur donner les graines de lin avant le foin entraînait des différences dans l’enrichissement en acides gras polyinsaturés et dans leurs intermédiaires de biohydrogénation dans les tissus adipeux. Quarante-huit bouvillons Angus croisés ont été répartis dans 6 enclos, et les animaux de 3 enclos ont reçu l’un des deux types d’alimentation pendant 242 jours. Les concentrations d’acide α-linolénique ont augmenté de 18 % dans les tissus adipeux des bouvillons qui avaient reçu les graines de lin avant le foin, et les acides gras trans, de 10 %. Les quantités d’acide linolénique conjugué et d’acide linoléique conjugué étaient aussi plus élevées chez ces animaux, mais l’effet du régime était plus prononcé dans le gras rénal que dans le gras dorsal. Le fait de donner des graines de lin avant du foin peut donc profondément influer sur l’enrichissement en acides gras polyinsaturés et leurs intermédiaires de biohydrogénation, et cet enrichissement varie selon l’endroit où se trouve le gras.

Résumé

Cette étude visait à déterminer si le fait de nourrir des bouvillons avec des graines de lin extrudées et du foin (25 % et 75 %; base de MS) ensemble sous forme de ration totale mélangée (RTM) ou de manière consécutive (non-RTM) donnerait différents enrichissements en acides gras polyinsaturés (AGPI) et en intermédiaires de biohydrogénation (IBH) dans les tissus adipeux des bovins (gras sous-cutané [SC] vs périréanl [PR]). Quarante-huit bouvillons Angus croisés (325 ± 16 kg) ont été répartis selon leur poids dans 6 enclos, lesquels ont reçu au hasard la RTM ou la non-RTM. Les animaux ont été nourris à volonté pendant 242 jours en moyenne. Nous avons constaté que, chez les bouvillons qui avaient reçu la non-TMR, la concentration d’acide α‑linolénique (ALn) a augmenté de 18 mol% dans le gras SC et PR, comparativement aux bouvillons qui avaient reçu la RTM (p < 0,01). Les isomères trans 18:1 étaient plus concentrés dans le gras PR que dans le gras SC (14,4 vs 9,5 mol%; p < 0,01) et avaient augmenté de 10 mol% dans les deux types de gras des animaux ayant reçu la non-RTM (p < 0,01). Les interactions ration × tissu ont influé (p < 0,01) sur d’autres IBH, dont les AG 18:2 non interrompus par des groupements méthylène (diènes atypiques), les acides linoléiques conjugués (ALC) et les acides linoléniques conjugués (ALnC). Les teneurs en AlnC et en ALC étaient plus élevées dans les deux types de matières grasses des animaux qui avaient reçu la non-RTM, mais l’effet de l’alimentation était plus prononcé dans le gras PR que dans le gras SC (p < 0,01). C’est dans le gras PR des animaux qui avaient reçu la non-RTM que les diènes atypiques étaient les plus concentrés (4,3 mol% comparativement à 3,6 mol% chez les bouvillons ayant reçu la RTM, soit la concentration la plus faible); les valeurs intermédiaires ont été observées dans le gras SC des animaux des deux groupes. L’alimentation séquentielle de suppléments lipidiques peut donc grandement influer sur l’enrichissement en AGPI et leurs IBH dans le gras de bœuf, et leur enrichissement différentiel est aussi fonction des dépôts de matières grasses.