Mouvement de l’azote et du phosphore dans les sols de bleuetières

Citation

Lafond, J. et Ziadi, N. 2018. Mouvement de l’azote et du phosphore dans les sols de bleuetières. Conférence présentée au Congrès annuel de l’AQSSS, 12-15 juin, Québec, QC.

Abstract

Près de 35 000 ha sont présentement aménagés en bleuetière au Québec. Ce sont des sols acides et bien drainés mais qui ont une faible fertilité. Néanmoins, le plant de bleuet (Vaccinium augustifolium Ait.) est bien adapté à ces conditions. L’augmentation et le maintien de la productivité de cette culture est principalement attribuable au contrôle des mauvaises herbes et à de bonnes pratiques de fertilisation. Les engrais complets (NPK-B) sont appliqués au printemps de l’année de végétation à la surface du sol, juste avant le départ de la croissance de la plante. Ainsi, l’objectif de cette étude a été d’évaluer les impacts agro-environnementaux de différentes pratiques de fertilisation en suivant le N et le P dans les couches de sol de 0 à 30 cm dans ces sols sableux Les essais ont été réalisés entre 2004 et 2008 dans des bleuetières situées au Lac-Saint-Jean. Les traitements ont consisté en 4 doses de N (sulfate d’ammonium : 0 à 90 kg N ha-1) et 4 doses de P (super triple phosphate : 0 à 90 kg P2O5 ha-1). Des échantillons de sols ont été prélevés dans les couches de sol 0-5, 5-15 et 15-30 cm durant les saisons de végétation et de production. Les contenus en P du sol ont été déterminés à la suite d’une extraction au Mehlich 3 (PM3) et l’azote minéral à la suite d’une extraction au KCl. La quantité d’ammonium a augmenté rapidement dans les 3 couches sol, un mois après les applications de N, indiquant qu’une partie de l’engrais a été lessivée. Toutefois, peu d’ammonium a été mesuré à l’automne et à l’année de végétation. De faibles quantités de nitrate ont été mesurées en surface après l’application des doses de N mais également dans la couche de sol 15-30 cm, indiquant qu’une partie de l’azote été nitrifiée dans le profil du sol. Le PM3 s’est accumulé en surface et dans la couche de sol 5-15 cm durant les 2 saisons. Aucun effet de la fertilisant en P n’a été mesuré dans la couche de sol 15-30 cm. Le taux de saturation (P/(Al+Fe)M3 a atteint 10,7 % dans la couche de sol de surface avec la dose de P la plus élevée. Pour les couches inférieures, le taux de saturation a été de moins de 3,10%. Peu d’azote résiduel a été retrouvé dans les sols, indiquant que la plante a prélevé efficacement le N disponible. Toutefois, avec des fortes doses de N, l’azote minéral peut être potentiellement lessivé et se retrouver sous la zone racinaire. La fertilisation en P a accru les réserves en P du sol dans la couche 0-15 cm, indiquant une certaine mobilité du P dans le profil. De plus, le taux de saturation en P est très élevé en surface, près du seuil critique au-delà duquel il y a des risques de contamination des eaux de surface

Publication date

2018-06-12