Établir une gestion de fertilisation, un premier pas pour la culture des camerisiers (Lonicera caerulea)

Citation

Tremblay, C., Paré, M., Lafond, J. et Lajeunesse. 2016. Établir une gestion de fertilisation, un premier pas pour la culture des camerisiers (Lonicera caerulea). Conférence présentée au Congrès annuel de l’AQSSS. Québec, Qc. 31 mai-1 juin.

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S/O

Abstract

La camerise (Lonicera caerulea) est une nouvelle culture en émergence
au Québec et très peu d’informations agronomiques ont été publiées dans la littérature scientifique jusqu’à maintenant. Les documents de références retrouvés indiquent souvent que les camerisiers sont en mesure de croître dans divers milieux et de s’adapter à de vastes conditions édaphiques. Cependant, ces informations demeurent toujours vagues et ne permettent pas de préciser les conditions qui sont optimales pour la croissance et le développement de l’arbuste. Par exemple, selon les références, les camerisiers
peuvent croître dans des sols à pH de 5 à 8. Toutefois, en sachant que la disponibilité des éléments fertilisants varie en fonction du pH du sol et que certaines formes de fertilisants azotés peuvent être plus facilement assimilables par les plantes en milieux acides, il devient pertinent de vérifier les effets du pH et des fertilisants sur la croissance et le développement des camerisiers pour éventuellement être en mesure d’établir une gestion de fertilisation adaptée à la culture. L’objectif principal de cette étude est de déterminer les effets de différents pH du sol et du type de fertilisation appliqué sur la croissance et le développement des camerisiers. L’expérience s’est déroulée en serre. Au total, quatre catégories de pH ont été expérimentées soient des valeurs de pH du sol comprises entre 4 et 7. Pour chacune des catégories de pH, cinq fertilisations ont été testées
: un témoin sans fertilisation, un témoin avec ajout de phosphore et potassium, un traitement complet (N-P-K) avec l’azote provenant du sulfate d’ammonium (N-NH4+), un traitement complet avec l’azote provenant du nitrate de calcium (N-NO3-) et un
traitement avec une fertilisation organique (fumier de poule en granule). Les doses équivalentes à l’hectare ont été fixées à 40 kg N ha-1, 29 kg ha-1 de P2O5 et 17 kg ha-1
de K2O pour l’ensemble des traitements. Seules les doses d’azote ont été fractionnées en quatre applications. Les camerisiers utilisés étaient de la variété Indigo Treat et âgées d’une année. La croissance et le développement des camerisiers seront démontrés par les variables de mesures suivantes: l’évolution du stade de développement (identifié à chaque semaine à l’aide d’une échelle de développement phénologique), le taux de défoliation et la biomasse aérienne. Des résultats préliminaires seront présentés pour chacune des variables. Jusqu’à présent, les tendances semblent démontrées que le pH du sol et le type de fertilisation appliqué influencent négativement la croissance et le développement
des camerisiers. Effectivement, l’évolution du stade de développement semble plus lente pour les camerisiers dans les sols à pH très fortement acide (entre 4,2 et 4,6) et cela indépendamment du type de fertilisation. De plus, environ 75 % des camerisiers présents dans les sols à pH très fortement acide et 40 % des camerisiers présents dans les sols à pH moyennement acide (entre 5,2 et 5,6) se sont défoliés avant la fin de l’expérience. Le type de fertilisation appliqué a aussi eu un impact sur le taux de défoliation puisque plus de 50 % des camerisiers se sont défoliés lorsque le fumier de poule en
granule ou le sulfate d’ammonium a été utilisé alors que les camerisiers témoins sans fertilisant présentaient seulement un taux de défoliation de 5 %. Finalement, la croissance et l
e développement des camerisiers semble avoir été supérieur dans les sols faiblement acide (entre 5,7 et 6,1) et neutre (entre 6,2 et 6,9), pour l’ensemble des fertilisants ajoutés, puisque
les feuilles matures étaient plus grandes et plus nombreuses. Les résultats de la biomasse aérienne finale viendront appuyer ces observations et permettront certainement d’obtenir une idée plus précise des conditions qui auront été optimales pour la croissance et le développement des camerisiers. Les résultats obtenus dans cette étude constitueront une première assise pour établir une stratégie de fertilisation mieux adaptée pour la production de camerise. Ils seront aussi une base pour débuter un essai de fertilisations directement au champ.

Publication date

2016-05-31