Quantification des émissions de gaz à effet de serre provenant de décharges de déchets solides municipaux au Cameroun

Citation

Ngwabie, N.M., Wirlen, Y.L., Yinda, G.S., VanderZaag, A.C. (2019). Quantifying greenhouse gas emissions from municipal solid waste dumpsites in Cameroon. Waste Management, [online] 87 947-953. http://dx.doi.org/10.1016/j.wasman.2018.02.048

Résumé en langage clair

Les décharges à ciel ouvert recevant des déchets solides municipaux peuvent être une source importante d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il existe peu de données sur les émissions provenant de ces sources, surtout si l’on considère le climat et les pratiques de gestion uniques de l’Afrique centrale. La présente étude visait à quantifier les émissions de méthane (CH4), d’oxyde nitreux (N2O) et de dioxyde de carbone (CO2) de deux décharges à ciel ouvert au Cameroun. Les décharges ont été divisées en différentes zones selon l’activité et l’âge des déchets. Les émissions ont été mesurées à partir de chambres placées au-dessus de la surface des déchets. Il y avait une grande variabilité entre les différentes zones de déchets, probablement en raison de différences dans les déchets, des stades de décomposition des déchets et des conditions environnementales dans les déchets. Les activités de gestion qui perturbent les déchets, comme l’épandage et la compression des déchets, peuvent accroître les émissions. Cependant, le fait de recouvrir les déchets d’une couche de sol peut potentiellement réduire les émissions.

Résumé

© 2018 Elsevier Ltd Les décharges à ciel ouvert qui reçoivent des déchets solides municipaux sont des sources potentiellement importantes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Il existe peu de données sur les émissions provenant de ces sources, surtout si l’on considère le climat et les pratiques de gestion uniques de l’Afrique centrale. La présente recherche visait à quantifier les émissions de CH4, de N2O et de CO2 provenant de deux décharges à ciel ouvert au Cameroun, situées à Mussaka-Buea, siège régional de la région du Sud-Ouest, et à Mbellewa-Bamenda, siège régional de la région du Nord-Ouest. Les émissions ont été mesurées durant la saison des pluies (mai 2015 et août 2016) aux sites de décharge de Mussaka et de Mbellewa, respectivement. Les surfaces des décharges ont été divisées en plusieurs zones pour la mesure des émissions, en fonction de l’activité actuelle et de l’âge des déchets. Nous avons utilisé des chambres à flux statique pour quantifier les taux d’émission de gaz trois fois par jour (matin, après-midi et soir). Les émissions moyennes étaient de 96,80 ± 144 mg de CH4 m−2 min−1, 0,20 ± 0,43 mg de N2O m−2 min−1 et 224,78 ± 312 mg de CO2 m−2 min−1 dans la décharge de Mussaka, et de 213,44 ± 419 mg de CH4 m −2 min−1, 0,15 ± 0,15 mg de N2O m−2 min−1 et 1103,82 ± 1194 mg de CO2 m−2 min−1 à la décharge de Mbellewa. Des émissions aussi élevées que 1784 mg de CH4 m−2 min−1, 2,3 mg de N2O m−2 min−1 et 5448 mg de CO2 m−2 min−1 ont été mesurées dans les deux décharges. Les énormes variations observées dans les émissions entre les différentes zones à la surface des déchets résultaient probablement de la nature hétérogène des déchets, des différents stades de décomposition des déchets et des différentes conditions environnementales à l’intérieur des déchets. Les activités de gestion qui perturbent les déchets, comme l’épandage et la compression, peuvent accroître les émissions de gaz, tandis que le recouvrement des déchets avec une couche de sol peut atténuer les émissions de gaz. Nous avons recommandé que les décharges soient transformées en sites d'enfouissement sanitaire et que la production de biogaz provenant de ces sites soit exploitée pour réduire les émissions de CH4.

Date de publication

2019-03-15

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