Eurêka : la découverte d’un individu mâle du genre Turgiditarsus Schillhammer révèle le classement de celui-ci parmi les Acylophorina et révèle certaines relations phylogénétiques au sein de la sous-tribu (Coleoptera: Staphylinidae: Staphylininae).
Citation
Schillhammer, H. and Brunke, A. 2018. Eureka: discovery of male Turgiditarsus Schillhammer reveals its placement in Acylophorina and resolves phylogenetic relationships within the subtribe (Coleoptera: Staphylinidae: Staphylininae). Arthropod Systematics and Phylogeny. 76: 303-322.
Résumé en langage clair
Les staphylins prédateurs formant la tribu des Staphylinini comprennent plus de 6 000 espèces décrites dans le monde. Au sein de ce groupe, la sous-tribu des Acylophorina est bien représentée en Amérique du Nord, dans les tropiques du Nouveau Monde, et Afrique et dans les tropiques d’Asie. Toutefois, les liens évolutifs et la classification à l’intérieur du groupe sont encore peu connus. Dans l’analyse la plus exhaustive à ce jour, qui comprend tous les genres, les auteurs ont combiné des données sur les caractères morphologiques et 6 gènes pour élucider ces relations. Les hypothèses sur l’évolution qui découlent de l’analyse sont bien appuyées et ont permis d’améliorer la définition de tous les genres. De plus, les auteurs présentent la toute première clé d’identification mondiale comprenant tous les genres. Une espèce endémique d’Amérique du Nord a été nouvellement reconnue comme appartenant à un genre distinct, ce qui montre l’importance de cette région comme refuge à long terme ayant permis d’éviter l’extinction de ce groupe. Ces travaux offrent une base essentielle pour les futures recherches en systématique sur le groupe, particulièrement pour le complexe d’Acylophorus, qui doit encore faire l’objet d’analyse pour que ses limites puissent être définies.
Résumé
Le genre Turgiditarsus Schillhammer comprend certaines des espèces les plus bizarres et les plus rares de la sous-famille des Staphylininae. Actuellement, il est représenté par seulement 4 spécimens d’individus femelles appartenant à trois espèces, récoltés dans l’est de la région orientale. Son classement initial dans la sous tribu des Anisolinina était principalement fondé sur des similitudes superficielles et avait été fait bien avant les avancées récemment réalisées dans la systématique de la tribu des Staphylinini. Nous avons réalisé une analyse phylogénétique selon l’approche de « total evidence » à partir d’un vaste échantillon de taxons de la tribu des Staphylinini comprenant le premier spécimen mâle du genre Turgiditarsus. L’analyse a révélé que le genre devrait être classé dans la relictuelle et diversifiée sur le plan morphologique sous tribu des Acylophorina, qui est l’un des groupes-couronnes les plus anciens de la fin du Crétacé inférieur. Nous redécrivons ici le genre Turgiditarsus et décrivons deux nouvelles espèces, soit le T. eureka Schillhammer et Brunke sp.n. et le T. vietnamensis Schillhammer et Brunke sp.n., ce qui porte à cinq le nombre d’espèces du genre. Nous portons le sous-genre Amacylophorus Smetana stat.n. (genre Acylophorus Gravenhorst) au rang de genre et redécrivons celui-ci, avec la nouvelle combinaison suivante : Amacylophorus pratensis (LeConte) comb.n. Stevensia Cameron, et nous redécrivons sa seule espèce, récemment intégrée à la sous tribu. Nous présentons une diagnose pour tous les genres de la sous-tribu des Acylophorina ainsi qu’une nouvelle clé mondiale. La clé des espèces est mise à jour pour le genre Turgiditarsus. Il faut réaliser des travaux de systématique supplémentaires visant le genre diversifié des Acylophorus pour réévaluer le statut de ses sous-genres, dont Acylohsellus et Paratolmerus.